Incident à Terre-Rouge : une femme et son bébé de 40 jours agressés en pleine rue

• Au lieu de porter secours aux victimes, des badauds ont filmé la scène avec leurs portables

Un couple de jeunes parents, avec un nourrisson de seulement 40 jours, a été pris à partie par trois individus à Terre-Rouge. Les victimes dénoncent l’inertie policière dans une affaire ayant pour toile de fond une histoire de vengeance.

Les faits se sont produits le vendredi 11 août. Shagufta, 22 ans, qui est mariée religieusement à Imran et réside à Calebasses, s’est rendue chez sa mère à Pailles, accompagnée de son nouveau-né. Plus tard, vers 17 heures, son époux est venu les récupérer en voiture pour regagner leur domicile.

En chemin, Imran s’est arrêté en face du supermarché Dream Price, sur la route principale de Terre-Rouge, pour effectuer des achats, tandis que Shagufta est restée dans la voiture avec son bébé. C’est là que l’ex-épouse d’Imran, accompagnée de son mari et d’une autre personne, est venue à sa rencontre et a commencé à l’injurier. « Son ex-femme m’a provoquée à plusieurs reprises avant de m’insulter, tout comme son mari et son beau-frère », raconte-t-elle. 

Lorsqu’Imran est retourné près du véhicule, la tension est montée d’un cran. Les trois individus ont agressé violemment Shagufta et son bébé qu’elle tenait dans ses bras. « Ils ont commencé à me frapper à travers la vitre de la voiture qui était baissée. Ensuite, mon bébé a reçu un coup de casque dans le dos, pendant que l’ex-femme d’Imran me giflait », relate la jeune femme. 

Pendant ce temps, Imran, qui avait regagné la voiture, est sorti pour défendre sa famille, mais il a également été frappé à la tête et au dos avec un casque. Une bagarre a éclaté devant les yeux de plusieurs personnes, mais au lieu de porter secours aux victimes, elles ont préféré filmer toute la scène avec leurs téléphones portables.

Au bout d’une vingtaine de minutes, tout le monde s’est dispersé. Imran et sa famille se sont rendus immédiatement au poste de police de Terre-Rouge, situé à une centaine de mètres plus loin. Une fois sur les lieux, les policiers leur ont initialement remis trois formulaires 58, avant de les encourager à se rendre à l’hôpital pour des soins. Cependant, lorsque les trois agresseurs sont arrivés, les policiers auraient rapidement récupéré les formulaires. Imran raconte : « J’ai vu mon ex-femme discuter avec d’autres individus devant les policiers. Ensuite, ces derniers ont repris les trois formulaires et nous ont simplement demandé de nous rendre à l’hôpital sans aucun document pour témoigner de notre agression. »

Le couple s’est alors rendu au poste de police des Casernes centrales. Puis, munis d’un formulaire 58 chacun, ils ont reçu des soins à l’hôpital Dr A.G. Jeetoo. Shagufta a le visage et le bras gauche couverts d’ecchymoses et dit ressentir des douleurs. Pour elle, il s’agit d’une agression préméditée : « J’ai l’impression que l’ex-femme de mon mari voulait s’en prendre à nous. Comment une personne peut-elle frapper un bébé de 40 jours, si fragile et innocent ? » La jeune mère de famille déplore également l’attitude de la police. 

« Quand j’ai constaté que la situation se détériorait, j’ai appelé à l’aide la police de Terre-Rouge, mais en vain », dit-elle. 

Le samedi 12 août, Shagufta s’est rendue au poste de police de Piton en compagnie de son mari où elle a déposé une plainte concernant une agression préméditée, ainsi que l’agression de son bébé âgé de 40 jours. Les autorités policières ont initié une enquête et le cas sera transmis à la police de Terre-Rouge. 

Deux jours après ces événements, le couple a également porté plainte auprès de l’Independent Police Complaints Commission à l’encontre des policiers en service à Terre-Rouge ce jour-là. Il les accuse de ne pas avoir offert d’assistance et d’avoir manifesté de la réticence envers lui.