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Incendie à Résidence Beau-Vallon : l’espoir de 17 personnes d’une famille qui ont tout perdu

Ces familles, qui vivent à Résidence Beau-Vallon depuis des générations, ont tout perdu.
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Depuis que leur maison a été complètement détruite par un incendie le samedi 4 septembre dernier, les familles Rabet, Malabar et Grenade se sont installées au centre communautaire de Beau-Vallon. Désormais, elles doivent repartir de zéro, d’où leur appel à l’aide à la solidarité nationale.

Le feu s’est déclaré vers 2 h 00 du matin dans une chambre en tôle et s’est vite propagé. En moins d’une heure, il a tout ravagé sur son passage. C’est ainsi que 17 personnes ont tout perdu. Elles habitaient dans une cour sur laquelle se trouvait une maison en béton. Au fil du temps, plusieurs pièces en tôle ont été ajoutées à la structure principale. D’année en année, la famille s’est agrandie. Les Rabet, Malabar et Grenade ont vécu ensemble jusqu’au jour du drame.

« Je dormais profondément quand j’ai été réveillé par un coup de poing de ma sœur jumelle », relate Manuel Malabar, âgé de 21 ans. Son frère Brandon et lui se sont démenés pour sauver leurs proches de l’incendie. « Nous avons eu tout juste le temps d’enlever les bonbonnes de gaz de la cuisine afin d’éviter qu’elles explosent et faire évacuer tout le monde le plus vite possible. En attendant les pompiers, les voisins nous ont donné des seaux d’eau pour maitriser le feu, mais en vain », ajoute-t-il. La famille pense qu’un court-circuit est à l’origine du feu. « Nous étions nombreux à vivre ici et il y avait un seul fil qui alimentait la maison », fait-il remarquer.

Les victimes de l’incendie souhaitent reconstruire leur maison au plus vite.
Les victimes de l’incendie souhaitent reconstruire leur maison au plus vite.

Après l’intervention des pompiers, c’est avec le cœur lourd que les trois familles ont parcouru les dégâts. « Toutes nos affaires sans exception et certains de nos animaux de compagnie ont brûlé », ajoute Manuel, particulièrement touché par ce drame. En effet, il prévoyait d’embarquer sur un bateau de croisières en décembre prochain pour offrir un meilleur avenir à ses proches. « J’ai tout perdu, dont, entre autres, mes certificats et mon argent. Maintenant je dois tout refaire. Heureusement, une de mes connaissances m’aide à récupérer mes documents », ajoute le jeune homme. Ce dernier avoue qu’il ressent une grande pression pour trouver du travail afin d’aider sa famille à sortir de cette impasse. 

Pour sa part, Brandon, maçon et peintre de profession, relate qu’après l’incendie, ils sont restés dehors jusqu’à fort tard dans la nuit. « Nos voisins nous ont donné à manger. Comme mon frère et moi sommes très branchés sur TikTok, certains de nos abonnés sont venus nous épauler.

Maintenant nous multiplions nos démarches pour abriter notre famille. Après avoir sollicité l’aide du président du village, le ministre Stephan Toussaint est intervenu et c’est ainsi que nous avons trouvé refuge dans ce centre communautaire très tard le jour de l’incendie », indique ce père d’une fille en bas âge. Il explique que les membres de la famille ne gagnent pas beaucoup d’argent et implore les Mauriciens de les aider : « Soutenez-nous si vous pouvez. Nous avons besoin de matériaux de construction, notamment des poutres en bois et des feuilles de tôle ».

Ils sont restés dans la rue jusqu’à fort tard dans la nuit.
Ils sont restés dans la rue jusqu’à fort tard dans la nuit. 

La solidarité mauricienne à l’œuvre

Leur histoire a ému tout le quartier où la plupart des habitants vivent en situation précaire. Malgré cela, ils les aident tant bien que mal en partageant ce qu’ils ont chez eux. D’autres personnes, qui ont eu vent de leur histoire, ont donné à Brandon et à ses proches des matelas, des vêtements et de la nourriture. De temps en temps, elles leur offrent aussi des repas avant la tombée de la nuit, car la famille n’a plus rien à se mettre sous la dent. Leur stock de nouilles instantanées étant épuisé, plusieurs membres de la famille marchent jusqu’au Waterfront pour dénicher quelques coquilles, entre autres, et faire une soupe qui sera consommée avec du pain trouvé ici et là.

Le soir venu, ils sortent les matelas pour dormir à même le sol. Mais il est difficile de trouver le sommeil dans de telles conditions, surtout quand on ne sait pas de quoi demain sera fait. Au réveil, ils se rendent soit chez leur voisin ou à la rivière de Beau-Vallon, située un peu plus loin, pour faire un brin de toilette. Certains parents vont au travail et d’autres vont effectuer des démarches dans l’espoir de trouver une solution à leur situation.

Appel à la solidarité

Ces trois familles manquent de tout : vêtements, nourriture, vaisselle, chaussures, linges de maison, matériaux de construction ou encore produits d’hygiène. Ensemble, créons une chaine de solidarité pour pallier à leurs besoins les plus urgents.

Dana, la femme de Brandon, désemparée après l’incendie.
Dana, la femme de Brandon, désemparée après l’incendie.

Entre-temps, les enfants, insouciants, s’amusent dans le jardin d’à côté, tandis que les personnes âgées repartent sur les lieux de l’incendie pour nettoyer les débris. De leur côté, les jeunes, sous un arbre, restent scotchés à leur téléphone qu’ils ont pu sauver de l’incendie. « Nous ne savons plus quoi faire. On a l’impression de tourner en rond. Notre avenir est incertain », conclut Manuel, conscient que sa famille et lui ne pourront pas rester éternellement dans ce centre communautaire.

Manuel et sa sœur jumelle, Manuella, devant leur ancienne chambre, en compagnie de leur grand frère, Brandon.
Manuel et sa sœur jumelle, Manuella, devant leur ancienne chambre, en compagnie de leur grand frère, Brandon. 
Malgré les odeurs de brûlé, la famille prend son courage à deux mains pour nettoyer.
Malgré les odeurs de brûlé, la famille prend son courage à deux mains pour nettoyer.
La famille doit repartir à zéro.
La famille doit repartir à zéro.
Pour laver le linge, les femmes se rendent à la rivière de Beau-Vallon.
Pour laver le linge, les femmes se rendent à la rivière de Beau-Vallon.
Marie France Malabar, la mère de Brandon et de Manuel, en larmes face à la dure réalité.
Marie France Malabar, la mère de Brandon et de Manuel, en larmes face à la dure réalité.

 

 

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