Sunil Dowarkasing impute la situation prévalant à Mare-Chicose au manque de vision des gouvernements qui se sont succédé ces 15 dernières années. Selon lui, il aurait déjà fallu réfléchir à une meilleure gestion des déchets en 2012, soit lorsque le centre d’enfouissement a commencé à être saturé.
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Le constat est sans appel. Selon Sunil Dowarkasing, consultant en développement durable et ancien stratège de Greenpeace, le manque de vision en matière de gestion des déchets ces 15 dernières années a entraîné la situation dans laquelle se trouve le centre d’enfouissement de Mare-Chicose. « Il est saturé. À cause de ce manque de vision et de provision, on se retrouve dans une situation cornélienne. »
Il explique que la gestion des ordures, pour les petits États insulaires, demeure un défi car il n’y a pas suffisamment de terrains. Il ajoute que Mare-Chicose aurait normalement dû accueillir 400 tonnes de déchets par jour. Or, selon lui, il en réceptionne 1 200 tonnes. « Le volume a considérablement augmenté. Du coup, la durée de vie du centre a été raccourcie », déplore-t-il.
Sunil Dowarkasing estime que c’est peu après 2012 que le centre d’enfouissement a commencé à être saturé. « C’est à ce moment-là qu’il aurait fallu une vision en matière de gestion des déchets », souligne-t-il.
Il fait comprendre que l’enfouissement se fait horizontalement et sur huit places. Il précise qu’une neuvième place de 12 arpents a été ajoutée, mais elle est déjà saturée. « Maintenant on fait l’enfouissement verticalement. La situation est très grave », avance-t-il.
Pourquoi ne pas installer un autre centre d’enfouissement ? Selon Sunil Dowarkasing, Maurice ne peut se le permettre. « Les gouvernements qui se sont succédé n’ont pas eu de vision. Il n’y a donc pas de plan B. Le pays est doté de cinq stations de transit qui peuvent amortir les chocs. Mais pendant combien de temps encore pourront-ils le faire ? » demande-t-il.
Sous contrôle
« La situation à Mare-Chicose est sérieuse, mais elle est sous contrôle », a assuré le ministre de l’Environnement, Kavy Ramano, jeudi matin, à Jinfei. Il s’agit de la première déclaration qu’il donne depuis que l’incendie a éclaté au centre d’enfouissement.
Il a toutefois tenu à rassurer que des analyses de la qualité de l’air et de l’eau dans les régions avoisinantes se font régulièrement. Selon lui, les résultats obtenus à ce stade sont conformes aux normes. Il a avancé que le feu ne s’est pas propagé davantage depuis mercredi.
Les pompiers, de leur côté, peinent toujours à circonscrire le feu dont la cause est inconnue pour le moment. Ils sont plus d’une trentaine à se relayer. L’Assistant Chief Fire Officer Ashok Ramdhean explique qu’il y a encore beaucoup de fumée.
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