Dix jours après l’incendie qui a éclaté au centre de traitement de déchets de La Chaumière, les habitants de Cité La Ferme et de Bambous sont toujours très remontés. En sus de subir cette pollution, ils s’interrogent sur l’impact de ce sinistre sur l’environnement et sur leur santé.
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Nous sommes à La Chaumière. Il est 16 h 30. L’odeur des déchets destinés au compostage empilés en dunes, nous monte au nez. Des employés de Solid Waste Recycling Ltd, compagnie qui gère le centre de traitement de déchets, vaquent à leurs occupations. Nous nous approchons de l’un d’eux, qui se montre peu bavard. « Nous avons peu d’informations sur la nature du sinistre survenu la semaine dernière. La situation est toutefois sous contrôle », dit-il avant de regagner son poste.
À Cité La Ferme, la colère gronde. « Par moments, l’air devient irrespirable à cause de ce dépotoir. C’est le cas surtout par temps pluvieux. Le jour où a éclaté l’incendie, une épaisse fumée grise accompagnée d’une odeur de caoutchouc brûlé émanait du centre de traitement de déchets. Et cela a duré plusieurs jours. C’est la troisième fois que le dépotoir de La Chaumière prend feu. C’est une fois de trop », s’emporte Patrick Mootoosamy.
Luciano Catherine, un autre habitant de la région, raconte que c’est vers 4 heures du matin, vendredi dernier, qu’il a remarqué que les déchets du dépotoir étaient en feu. « L’air était suffocant ! Outre la présence de plastique, je pense que ces déchets doivent contenir des métaux lourds qui sont dangereux pour la santé et l’environnement. Il faut faire la lumière sur ces incendies qui deviennent récurrents », estime notre interlocuteur.
9 500 tonnes de déchets partis en fumée
Darvesh Ramsooroop, Production Manager chez Solid Waste Recycling Ltd, explique que le sinistre est survenu aux alentours de 19 h 30 le mercredi 5 octobre. Les pompiers ont été mandés sur les lieux et il a fallu cinq jours pour circonscrire l’incendie. Un exercice qui a nécessité 200m3 d’eau. Sur les 25 000 tonnes de déchets, 9 500 tonnes sont parties en fumée, indique Darvesh Ramsooroop. La direction de Solid Waste Recycling Ltd n’écarte pas l’hypothèse d’un acte criminel.
« L’incendie de la semaine dernière était différent de ceux des années précédentes, car il a éclaté à la surface. Ce qui nous amène à penser un acte criminel », explique le Production Manager. La direction de la compagnie envisage d’indemniser les planteurs et autres éleveurs de la région touchés par le sinistre.
Le ministre de l’Environnement, Alain Wong, dit, pour sa part, déplorer le sinistre survenu à La Chaumière.« Nous devons nous préparer à ce genre de phénomènes récurrents, notamment les incendies et les inondations. D’ailleurs, le ministère de l’Environnement travaille sur un plan d’action afin que la population sache comment réagir en cas de sinistres. »
Et d’ajouter que les déchets qui ont pris feu à La Chaumière « ne sont pas des toxiques ». « Ils sont destinés au compostage. Toutefois, je concède que les flammes ont causé du tort à l’environnement. Je suis la situation de près. Mon ministère et la police de l’Environnement ont ouvert une enquête », a déclaré le ministre.
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