Live News

Inauguré à Trou Chenille en 2020 au coût de Rs 3,5 M : l’Open Air Museum, lieu de mémoire en déclin, sera réhabilité

Le ministre Mahendra Gondeea et la Junior Minister Véronique Leu-Govind ont effectué une visite du site jeudi.

Lors d’une visite jeudi, le ministre des Arts et de la Culture, Mahendra Gondeea, s’est dit « choqué » par l’état du musée à ciel ouvert de Trou Chenille, au Morne. Ce site, censé reconstituer le premier village d’esclaves en fuite (marrons) à Maurice, est à l’abandon. Selon le ministre, les responsables de cette négligence devront rendre des comptes. 

Publicité

Le musée à ciel ouvert de Trou Chenille, situé au Morne dans la zone classée patrimoine mondial de l’Unesco, est censé reconstituer le premier village d’esclaves en fuite (marrons) à Maurice. Or, il est dans un état de délabrement préoccupant. La plupart des toits en chaume sont endommagés. La structure tient à peine debout. Des feuilles mortes, qui, avec les pluies, ont formé une boue gluante, jonchent le sol. Les objets sont dans un état de détérioration. 

Inauguré le 1er février 2020, ce lieu dédié aux esclaves marrons est loin de remplir sa mission de préservation et de transmission de la mémoire. Il semble avoir été délaissé, en l’absence d’un entretien régulier. À l’origine, le site comptait cinq cases traditionnelles reconstituées pour illustrer différents aspects de la vie des esclaves : la cuisine d’antan, les tenues traditionnelles, le sega tipik, les activités économiques, ainsi que la médecine traditionnelle par les plantes. 

Construites à partir de matériaux naturels – bois, chaume, paille et bouse de vache –, ces cases étaient aménagées avec des objets et des éléments d’époque, dans un souci de reconstitution fidèle. Réalisé après trois ans de travaux et un investissement de Rs 3,5 millions, le musée visait à rendre hommage aux esclaves marrons et à leur quête de liberté. Aujourd’hui, les structures sont endommagées. 

Lors d’une visite officielle le jeudi 8 mai 2025, le ministre des Arts et de la Culture, Mahendra Gondeea, a exprimé le souhait de redonner toute sa valeur à l’Open Air Museum avec la collaboration de plusieurs parties prenantes. Les travaux devraient commencer dans les prochains jours. Le ministre prévoit d’évaluer l’avancée des travaux d’ici un mois. 

« Tout commencera par un grand nettoyage. Nous devrons également revoir certains éléments, comme la cuisine, où l’on retrouve du granite, du marbre et du béton. Est-ce que ces matériaux étaient présents lors de l’arrivée des esclaves ? Nous allons tout remettre dans son état d’origine, tel que les esclaves vivaient à l’époque », a-t-il précisé. 

Pour mener à bien ce projet, le ministre mettra en place un Work Progress Committee chargé de superviser les travaux. Plusieurs parties prenantes seront impliquées, dont la Central Water Authority, ainsi que le ministère de l’Environnement, celui de l’Agriculture, le département des Bois et Forêts et les conseils de district, entre autres. 

Le ministre a également lancé un appel aux hôtels voisins pour qu’ils apportent leur soutien à cette initiative. « Je fais appel aux hôtels de la région pour nous donner un coup de main, car c’est un site très fréquenté par les touristes. Nous sommes un peu bloqués au niveau des finances en raison de l’héritage laissé par l’ancien gouvernement », a-t-il ajouté. 

Mahendra Gondeea s’est dit consterné par l’état du musée, jeudi, lors de la visite. « Je suis choqué. Cet endroit est censé raconter l’histoire des esclaves, mais il a été laissé à l’abandon. En l’absence de toits, on voit le ciel à travers les cases. Des branches ont été coupées, mais laissées au sol. C’est un travail négligé, totalement irresponsable. Pourtant, c’est un lieu chargé d’histoire, situé dans une zone reconnue patrimoine mondial de l’Unesco et visité par des touristes », a-t-il dit. Il était accompagné de la Junior Minister Véronique Leu-Govind et d’autres parties prenantes. 

Mahendra Gondeea n’a pas mâché ses mots à l’encontre du Morne Heritage Trust Fund. « Il n’y a eu aucune maintenance. La direction du Morne Heritage Trust Fund doit assumer ses responsabilités. Des mesures devront être prises, car certaines personnes n’ont pas fait leur travail. C’est inadmissible de laisser un site patrimonial dans un tel état. De plus, le bureau du Le Morne Heritage ne peut pas être basé à Port-Louis. Il doit être situé dans les environs du Morne », a-t-il souligné. 

Le ministre a également pointé du doigt son prédécesseur, Avinash Teeluck, pour son inaction. « L’ancien ministre n’a rien fait. Il n’a pas accordé l’importance nécessaire à ce lieu », a-t-il ajouté. 

  • Salon de l'Alimentation et du Bien-être

     

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !