Le carnet de Veeren Peroomal, condamné à 34 ans de servitude pénale, continue à révéler ses secrets. Outre des notes codées, des transactions en euros, en dollars et en francs suisses y figurent.
L’agenda du trafiquant de drogue Veeren Peroomal est une véritable boîte de Pandore pour l’Anti-Drug and Smuggling Unit (Adsu). Confisqué par le service de sécurité à la Prison centrale, le jeudi 30 mars, après que le condamné a été surpris en plein appel international, ce qui est présenté comme un « karne laboutik » par l’Independent Commission Against Corruption (Icac), contient des inserts relatifs à des transactions à crédit et des remboursements.
Des notes mentionnant un certain Navin, qui a effectué des paiements de plusieurs millions de roupies, intriguent les enquêteurs. Ils soupçonnent que celui-ci n’est autre que Navind Kistnah, l’intermédiaire présumé du caïd dans l’importation des trois cargaisons totalisant 157 kilos d’héroïne estimés à Rs 2,4 milliards. Ramené du Mozambique par l’Adsu, il y a deux semaines, le courtier maritime devrait s’expliquer sur le contenu de l’agenda à compter de lundi.
Interrogatoire de Veeren
Assistés par Mes Rama Valayden et Neelkanth Dulloo, l’habitant de Petite-Rivière devrait surtout fournir de plus amples détails sur les contacts de Peroomal Veeren basés en Afrique du Sud. D’autant que c’est de ce pays que proviennent les 157 kilos d’héroïne dissimulés dans des sableuses à pression (sand blasters) et où il a fui, le mercredi 8 mars, lorsque le service des douanes ont bloqué le premier conteneur, signe annonciateur d’une fouille en règle qui a permis de découvrir 135 kilos d’héroïne le lendemain.
Dans un deuxième temps, Peroomal Veeren, aussi appelé Gros Veeren et Nobee, devrait aussi être interrogé par l’équipe de l’adjoint au Commissaire de Police Choolun Bhojoo sur cet agenda. Notamment sur un appel qu’il a passé, le jeudi 30 mars, car la carte SIM de son téléphone a pu être décrypté par l’Adsu, malgré les tentatives désespérées de son homme de main, Gino Bageenath, de les briser en mille morceaux. Le concours de l’Afrique du Sud pourrait être nécessaire pour identifier certains de ses correspondants à travers leurs coordonnées sur son agenda et la carte SIM.
L’Icac devrait également prêter main-forte à l’Adsu pour décrypter certaines notes codées car elle semble plus rapide dans l’arrestation des personnes figurant sur d’autres agendas en possession des autorités depuis plusieurs semaines déjà. Elle a déjà interpellé Marie Christelle Isabelle Bibi, née Labonne, la conjointe d’un détenu et de la tante de celle-ci, Marie Annette Gooljaury. L’équipe de Navin Beekarry soupçonne qu’elles gèrent le patrimoine de Peroomal Veeren, tout comme d’autres personnes à travers leurs sociétés ayant pignon sur rue.
Le Défi Quotidien a déjà évoqué le recours de Peroomal Veeren à des paravents, le 3 février dernier, ce qui est corroboré par les notes dans l’agenda saisi le jeudi 30 mars. L’ancien agent de sécurité de la Mauritius Stationery Manufacturers arrêté pour la première fois, le 18 mars 2002, à Sodnac pour vente de 98 doses d’héroïne à des agents de l’Adsu, y mentionne des transactions en euros, en dollars américains et même en francs suisses. Celles-ci se montent à plusieurs dizaines de millions de roupies. Les plus récentes remontent au 15 mars dernier.
À la Financial Intelligence Unit, la Mauritius Revenue Authority, l’Icac et l’Adsu, il ne fait plus l’ombre d’un doute que les paiements pour l’achat de drogues sur le continent africain sous forme de devises doit se faire à travers des individus ayant des liens avec des sociétés offshore. Probablement grâce à des Sud-Africains installés à Maurice.
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