La Mauritius Revenue Authority avait réclamé l’aide du Central Criminal Investigation Department le 25 mai 2016 pour confondre Navind Kistnah. Celui-ci a importé 41 conteneurs à l’insu de six sociétés depuis le 21 janvier 2013.
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Les services de douane n’étaient pas les seuls à être au courant des activités illicites du courtier marron Navind Kistnah. Avertie en mars 2016 que l’habitant de Petite-Rivière importait des conteneurs à l’insu de six sociétés, depuis plusieurs années, la Mauritius Revenue Authority (MRA) s’était tournée vers le Central Criminal Investigation Department (CCID), lui demandant de diligenter une action pour évasion fiscale et d’autres délits éventuels. En pure perte.
L’enquête était toujours en cours lorsqu’un énième conteneur de Navind Kistnah a été intercepté le jeudi 9 mars dernier avec la première cargaison des 157 kilos d’héroïne, dissimulés dans des sableuses à pression. Ce qui fait dire à certains enquêteurs que l’arrestation de Geanchand Dewdanee et Sibi Thomas, directeurs de la société chargée de dédouaner ce conteneur, était prématurée. D’autant plus que Navind Kistnah usait d’autres subterfuges, notamment une fausse identité, pour faire entrer des marchandises au pays.
Ce jeudi 25 mai, cela fera exactement un an que le directeur des services des douanes, Vivekanand Ramburun, a réclamé l’assistance de l’assistant commissaire de police Devanand Reekoye et du surintendant de police, Seeparsand Manaram, dans l’espoir de coincer l’intermédiaire du caïd emprisonné Peroomal Veeren. Il leur avait transmis une requête écrite leur demandant de se pencher sur la plainte de la firme ED Logistics contre Navind Kistnah (voir Le Défi Plus du 16 mai 2017).
ED Logistics avait dénoncé Navind Kistnah après que l’homme d’affaires indien Satpal Singh Mann avait découvert l’importation de huit conteneurs d’Afrique du Sud au nom de sa société, MKM Recycling Management, spécialisée dans la vieille ferraille. L’enquête interne de la MRA avait révélé que, rien qu’en 2015, Navind Kistnah avait importé 24 conteneurs remplis d’équipements de chantiers, dont des compresseurs et des cylindres, à l’insu de cinq autres sociétés qui sont des clients d’ED Logistics.
« MRA Customs received intelligence to the fact that goods were being imported by third party using the Customs Management System (CMS) Identification Numbers of importers/exporters without their consent and knowledge », faisait ressortir la MRA au CCID. Elle avait aussi signalé au tandem Reekoye/Manaram que Navind Kistnah avait importé 41 conteneurs entre janvier 2013 et décembre 2015 à l’insu d’Automotive Equipment & Tools, Bisenco, Fibre Marine, MKM Recycling Management, Powersure et Pex Hydraulics. Soit six conteneurs au nom d’Automotive Equipment & Tools et de Bisenco, deux au détriment de Fibre Marine et de Pex Hydraulics et dix-sept aux dépens de Powersure, sans compter les conteneurs de MKM Recycling Management.
Dans le cas de Powersure, Navind Kistnah a eu recours à ED Logistics à deux reprises, contre treize pour Speedfreight et un pour Somatrans et McEasy Freight. Le premier conteneur est arrivé au nom de cette société pour le compte de Navind Kistnah, le 21 janvier 2013. Reste maintenant aux hommes de Navin Beekarry de l’Independent Commission Against Corruption (Icac) et de l’adjoint au commissaire de police, Choolun Bhojoo, ainsi que ceux du surintendant Sharir Azima de l’Anti-Drug and Smuggling Unit (Adsu), de déterminer si Navind Kistnah n’a pas eu recours au même mode opératoire pour réexporter de l’héroïne vers d’autres destinations. En effet, les 157 kilos d’héroïne dont la valeur marchande dépasse les Rs 2,4 milliards, sont considérés comme excessifs pour un petit territoire comme Maurice.
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