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Importation de gaz ménager : le contrat alloué à Petredec contesté à la STC

Le contrat alloué à la firme Petredec pour la fourniture de 70 000 tonnes métriques de « liquefied petroleum gas » (LPG) ne fait pas l’unanimité au sein du conseil d’administration de la State Trading Corporation (STC). Un membre du board a élevé la voix lors de la réunion de mercredi.

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Les conditions dans lesquelles la firme Petredec a décroché le contrat d’importation de gaz ménager intriguent certains membres du conseil d’administration de la State Trading Corporation (STC). Mercredi, un membre s’est fait remarquer en contestant cette allocation et en réclamant que ce dossier soit référé à l’Independent Commission against Corruption (ICAC). Une source autorisée, sous couvert de l’anonymat, affirme qu’il a également proposé de référer l’affaire à la police ou de solliciter les services d’un consultant pour apporter plus d’éclairage sur cet exercice.

Au final, ces suggestions ont été rejetées. Au niveau de la direction, on estime que ce « deal » est profitable à la STC. « En portant notre choix sur Petredec, nous pourrons économiser Rs 184 millions. Un chiffre record depuis que la distribution du gaz ménager a été confiée à la STC », fait-on valoir au sein de l’organisme. Les contestataires, eux, ne l’entendent pas de cette oreille. Ils estiment que les principes de bonne gouvernance n’ont pas été respectés, car c’est à travers un ’unsollicited bid’ que Petredec aurait été retenue.

« Chacun a droit à son opinion. Nous sommes en démocratie, mais de telles opinions ne seront pas considérées», maintient un membre de la direction. Le contrat alloué à Petredec s’élève à 2,3 millions de dollars, soit Rs 83 millions. La firme mauricienne avait pourtant été exclue de l’exercice d’appel d’offres restreint. La STC reprochait à Petredec d’avoir « mis à risque » la sécurité d’approvisionnement de gaz de pétrole liquéfié. « STC considers that Petredec Ltd has a very high share of responsibility in seriously disturbing the security of supply for LPG in Mauritius by depriving the country from possessing additional storage for LPG », peut-on lire dans un document remis par le management de la STC au conseil d’administration pour justifier l’exclusion de Petredec. Un retournement de situation est intervenu le vendredi 9 septembre, après que le Conseil des ministres a décidé d’accorder le contrat pour 33 dollars la tonne métrique de gaz.

Le Défi Quotidien a vainement tenté d’obtenir un commentaire de Rajanah Dhaliah, directeur général de la STC. Le Dr Ramchandra Bheenick, président du conseil d’administration, lui, s’est contenté d’un laconique « no comment ».

Les origines de Petredec

Depuis 2008, Petredec entend se lancer dans le business de stockage de gaz dans la région portuaire. Le 12 décembre 2008, une proposition de la United Petrol Ltd (UPL) est acceptée. Il s'agit d'un consortium regroupant Petredec et d'autres investisseurs locaux. Petredec détient 50% des actions, alors que UCIL Ltd et Mer Rouge LPG Storage Ltd en détiennent 25% chacun. Teeluck Kumar Gunness,  l’un des directeurs d’UPL au lancement du projet, est également actionnaire d’UCIL. Les autres actionnaires sont: Dusruth Nundun Padaruth, Pierre José Billy Ah Sue, Dhannylall Jugroo, Sanjeev Vinod Manrakhan et Divya Prakash Padaruth. Petredec détient également 20% des actions de Mer Rouge LPG Storage Ltd. 

Sous la pression des critiques, le Premier ministre d'alors, Navin Ramgoolam, affirmait au Parlement en mai 2012 que le projet avait été enterré. Un rapport d'Insight Forensics de Roshi Bhadain sur le projet concluait que « When Mauritius launches its annual LPG (gaz ménager) tender for 65 000 MT, Petredec will become the inevitable successful bidder », et « with 10 000 MT on-shore storage capacity in Mauritius, Petredec Ltd drives away all competition and becomes automatically sole supplier in the Indian Ocean ».

Une enquête sur les fuites d’information

Les diverses fuites d’information sur le dossier Petredec ne font pas plaisir à la direction de la STC. L’organisme a décidé d’initier une enquête pour faire la lumière sur toutes ces fuites dans la presse. « Il n’est pas normal que des informations commerciales soient étalées dans la presse », nous confie-t-on.

 

 

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