Si Pradeep Dursun de Business Mauritius préfère attendre d’avoir toutes les données en main avant de se prononcer, Dev Luchmun, consultant en relations industrielles, estime qu’un des défis de l’introduction du salaire minimal sera la création d’emplois. Il souhaite un soutien de l’État aux entreprises viables qui n’ont pas les moyens de payer.
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Dev Luchmun craint que certains employeurs trouvent des prétextes pour dégraisser leur personnel ou ne pas payer le salaire minimal. D’où son souhait que le gouvernement introduise une Minimum Wage Enforcement Squad, sous la tutelle du ministère du Travail, des Relations industrielles et de l’Emploi bien que l’enforcement concerne tous les inspecteurs du Travail.
« Cette nouvelle unité aurait l’autorité légale de vérifier si les employeurs se conforment à la législation et veiller à ce que les employés touchent réellement ce qui est prévu par la loi. »
« Je crains aussi que certaines entreprises connaissent des difficultés financières liées à l’introduction du salaire minimal ». Il invite le ministère des Finances à apporter des mesures pour les soutenir et préserver les emplois. Dev Luchmun souhaite aussi un renforcement du National Remuneration Board.
De son côté, Kreepalloo Sunghoon pense que le salaire minimal aura peu d’impact direct sur les planteurs de légumes, mais pourra néanmoins priver le secteur de main-d’œuvre. « Pour un salaire de base de Rs 9 000 par mois, les gens délaisseront le travail des champs », déplore-t-il.
« Les hommes touchent actuellement Rs 400 par jour, les femmes Rs 250. Ils peuvent toucher jusqu’à Rs 10 000 par mois, mais ils préféreront travailler dans une entreprise où ils seront à l’abri de la pluie et du soleil. » Il craint donc qu’avec cette pénurie de main-d’œuvre, les planteurs réduisent leurs productions de légumes, ce qui impactera le marché local.
Pour Gérard Uckoor, président de l’Association of Small Contractors, le salaire minimal n’aura aucun impact sur le secteur de la construction, sauf pour des employés des entreprises de construction.
« Les ouvriers touchent au-delà du salaire minimal prescrit. Avec un salaire de Rs 1 500 par jour, un ouvrier peut toucher plus de Rs 35 000 mensuelles, alors qu’un apprenti maçon touche un salaire variant de Rs 600 à 700 par jour. »
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