Le Passport and Immigration Office est en passe de démanteler un réseau utilisant de faux relevés bancaires pour faciliter l’immigration illégale à Maurice. Les services de l’immigration se demandent s’il n’y a pas de lien entre cette affaire et la découverte, lundi, de faux documents arborant les armoiries de la République.
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Les services de l’immigration exigent des étrangers voulant faire des études à Maurice qu’ils ouvrent un compte bancaire sur le territoire afin de pouvoir y transférer leur argent. « C’est une manière pour nous de nous assurer qu’ils séjournent de manière légale au pays », indique Narendrakumar Boodhram, directeur des services de l’immigration. Les relevés bancaires sont donc des documents essentiels dans le processus d’immigration légale.
Toutefois, certains petits malins, prêts à tout pour séjourner à Maurice même si c’est illégalement, grugent le système en ayant recours à de faux relevés bancaires. Les officiers du Passport and Immigration Office (PIO) sont d’ailleurs sur la piste d’un important réseau d’étrangers spécialisé dans la falsification de ces documents. Ce sont de récentes opérations qu’ils ont menées qui ont permis de révéler l’existence de ce réseau bien rodé.
Ce qui interpelle surtout, c’est la facilité déconcertante avec laquelle œuvre ce réseau d’immigration clandestine et son efficacité alarmante pour aider des personnes en situation irrégulière, qui prétendent venir étudier à Maurice, à séjourner illégalement.
Documents authentiques
Narendrakumar Boodhram affirme que les relevés bancaires saisis sur certains pseudo-étudiants arrêtés lors d’opérations ont été minutieusement analysés par les officiers du PIO. « Nous avons constaté que des étrangers arrivant au pays sous prétexte d’étudier dans nos institutions tertiaires produisent ces faux documents », dit-il.
Ces documents frauduleux sont ensuite présentés par des clandestins aux autorités dans le but de donner l’impression qu’ils sont en situation régulière. De prime abord, les relevés bancaires en question semblent authentiques. Ils comportent non seulement les en-têtes des banques avec leurs tampons, mais également les numéros de téléphone et les signatures.
Dans ce cas, qu’est-ce qui a éveillé les soupçons des officiers du PIO sur ce réseau en particulier ? Ils ont trouvé des similitudes entre certains documents, notamment au niveau des montants versés sur les prétendus comptes bancaires, les retraits effectués, ainsi que la nature des transactions, entre autres éléments. Le directeur du PIO précise que les officiers redoublent d’efforts afin de démanteler ce réseau de clandestins. Il précise que les mesures de contrôle aux frontières sont renforcées.
Falsification de documents de l’État
Et si le réseau de clandestins qui falsifie les relevés bancaires était également l’auteur de la contrefaçon de documents arborant fièrement les armoiries de la République ? Le PIO a signalé des cas de falsification de documents officiels de la République au Central Criminal Investigation Department le lundi 25 mars 2024. Deux incidents ont été répertoriés à la suite d’une opération « crackdown » menée dans les régions de Beau-Bassin et Grand-Baie ce jour-là. Les documents saisis, arborant les armoiries nationales et estampillés du sceau des services de l’immigration, comportent également la signature d’un gradé qui n’est plus en fonction au PIO mais qui a été muté il y a un moment. C’est ce que les clandestins présentent à leurs employeurs respectifs.
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