Ils dorment à même le sol : une mère et son fils lancent un poignant appel à l’aide

Marie-Anne Ramboro, une veuve, habite à Résidence Vallijee en compagnie de son fils en situation de handicap. Non seulement leur santé est précaire, mais leur situation financière est dans le rouge à tel point qu’ils ne peuvent pas se payer le luxe de dormir dans un lit.

La maison dans laquelle résident Marie-Anne, âgée de 71 ans, et son fils, Richard, est dans un état déplorable.  « Il y a un peu plus de huit jours de cela, je me suis foulé la cheville en traversant trop vite le passage pour piétons devant l’Hôtel du gouvernement. Je pensais que c’était une simple entorse, or ce n’était pas le cas. J’ai dû être transportée à l’hôpital, puisque je ne pouvais pas marcher. Sur place, les médecins m’ont indiqué que j'allais être opérée, car les muscles de ma cheville se sont déchirés. Ensuite, le docteur m’a informé que je dois rester allongée durant six semaines », relate-t-elle. Malheureusement, sa convalescence ne se passe pas dans les meilleures conditions. En effet, ne disposant ni de lit ni de matelas, elle dort sur une simple éponge posée sur le sol. Idem pour son fils âgé de 51 ans.

Depuis les inondations qui ont affecté le pays en avril dernier, elle a été dans l’incapacité de faire l’acquisition de nouveaux meubles. « L’eau a envahi ma maison durant les inondations.  Toutes nos affaires ont été abimées, le lit, le matelas, ainsi que l’armoire. Il nous reste que quelques vêtements qui sont posés sur le sol », ajoute Marie-Anne. La situation est compliquée, particulièrement en hiver. « La température baisse dans la nuit et c’est difficile de fermer les yeux. Quand je n’étais pas encore blessée, je faisais avec, même si ce n’était pas confortable. Maintenant, c’est plus difficile. Après les grosses pluies, la police est venue à mon domicile pour un constat. J’ai reçu une mince somme d’argent du ministère de la Sécurité sociale, mais elle ne nous a pas permis de nous remettre sur pied. Certes, je touche une pension d’invalidité, mais je dois payer la CEB auprès de laquelle je suis  endettée », avance la septuagénaire. Cette dernière a approché une ONG pour obtenir de l’aide, mais sa demande n’a pas abouti.

En 1996, la vie de Richard bascule

Le fait que son fils n’est pas en mesure de travailler rend leur situation financière encore plus délicate. « Mo ena trwa zenfant. Mon ena ene lot garson. Kan lin gagn enn lakaz ek gouvernman line al rest labas. Mo ena osi ene tifi kin al res la France depi sink an. Richard, li mem pli gran. Selman li pa kav travay akoz li malad », ajoute-t-elle. « Il n’a pas toujours été comme ça », fait remarquer sa mère qui s’occupe aujourd’hui de son fils qui est actuellement en procédure de divorce. « So madam ine kit li depi 1996. Liti travay pou limem kouma teknisien. Li ti fini koumans monte so lakaz. Me kan linn malad, so madam inn kit ek li ek ine refer so lavi avek enn lot dimoun. Zordi Richard pa kav fer nanier, parski li pa tro trouve ek so la sante pa bon. Li gagyn enn pension, me kan nou aste inpe zafer pou nou manze, apre  cass li fini vit. So sel reconfort, ce so tifi ankor vine guete li kan li gagyn letam », ajoute-t-elle.

Lors de l’entretien qu’elle nous a accordé, Marie-Anne nous a fait comprendre qu’elle souhaite une seule chose, celle d’avoir un lit et une armoire. « Mo pe rod zis enn lili 2 plas pou mwa ek mo garson. Nous pena le moyen. Si mo ti gagyn enn larmoir osi ti pou bon pou nou parski tou mo bann zafer lor sali. Mo demand bann seki tane mo lappel ek seki kapav aide moi fer li parski mo nepli kapav dormi enbas », conclut-elle.

Les personnes désireuses de les aider en leur offrant un lit ou  une armoire sont priées de les contacter sur le 5911 3261 et 5282 7044. Nous les invitons à appeler la rédaction sur le 207 0666 si elles souhaitent obtenir davantage de détails.