Ils déplorent des conditions inhumaines : des gardiens de prison réticents à travailler dans les tours de surveillance

Les officiers affectés à la Prison Security Squad (PSS) sont réticents à travailler dans les tours de surveillance à la prison Centrale de Beau-Bassin et à celle de Petit-Verger. Ils déplorent les conditions « insalubres et inhumaines » dans lesquelles ils sont appelés à effectuer la surveillance 24/7. Le commissaire des prisons par intérim, Jagadisen Rungadoo, demande aux gardiens de formuler une plainte auprès du responsable du département concerné.

Les officiers, qui montent la garde à la prison Centrale de Beau-Bassin, sont mécontents. « Cela fait déjà cinq ou six ans que nous plaidons auprès de la direction pour une amélioration de nos conditions de travail, mais en vain », disent-ils. Nous travaillons dans des conditions inhumaines. C’est la raison pour laquelle bon nombre de gardiens ne veulent pas travailler dans les tours de surveillance, fait-on comprendre. Selon nos renseignements, cinq tours de surveillance sur six (les tours numéros 1, 3 et 4 de la prison Centrale de Beau-Bassin et les tours 5 et 6 de la New Wing Prison de Beau-Bassin) sont dans un état pitoyable. Seule la tour de surveillance numéro 2 est en bon état. 

Le Défi Plus dispose de quelques images montrant l’intérieur des tours de surveillance de la prison Centrale. Le béton de la toiture s’est effondré à certains endroits, les murs sont craquelés, il y a moins d’un mètre de distance entre les toilettes et le lieu de travail de l’officier qui fait la ronde, les ouvertures sont dépourvues de vitres, entre autres. Pire. « Nous ne disposons d’aucun endroit pour manger. Nous sommes ainsi condamnés à prendre nos repas dans ce lieu insalubre », expliquent nos sources. Les tours de surveillance de la New Wing Prison seraient infestées de rats et de punaises. 

Prison de Petit-Verger

Des gardiens affectés au centre pénitentiaire de Petit-Verger, à Pointe-aux-Sables, exprimeraient aussi des réticences à monter la garde en raison des conditions insalubres dans lesquelles ils doivent travailler. « La prison de Petit-Verger se situe à un point stratégique – à proximité de la mer et en bordure de route. Des colis, contenant des produits illicites, sont facilement lancés dans la cour de la prison en raison de la hauteur du mur. C’est la raison pour laquelle la présence de gardiens armés est plus qu’une nécessité. Depuis quelque temps, nous constatons qu’il n'y a presque pas d’officier dans les tours. C’est très grave », déplorent nos sources.

Plainte

« Les officiers du département ‘Works’ effectuent des travaux de maintenance dans toutes les prisons du pays », avance Jagadisen Rungadoo, le commissaire des prisons par intérim, dans une déclaration téléphonique. « Ceux qui font face à des problèmes doivent informer le responsable de cette unité et le nécessaire sera fait au plus vite », dit l’intervenant qui souligne que la direction carcérale « se soucie du bien-être de ses officiers. Tout est mis en œuvre afin qu’ils travaillent dans un environnement sain et confortable ».

Caméras de surveillance

Le commissaire des prison p.i. ne nie pas que la tour de surveillance à Petit-Verger serait dépourvue de gardien. Ce centre pénitentiaire de Petit-Verger dispose de plusieurs caméras opérationnelles. Jagadisen Rungadoo ajoute que « les officiers, affectés au service du jour, ratissent toutes les cours de la prison afin de ramasser les produits prohibés lancés par-dessus le mur avant l’ouverture des portes ».