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Île-aux-Bénitiers : le «vrai» propriétaire s’oppose à tout projet

Île-aux-Bénitiers

Alors que la mobilisation continue à s’amplifier contre tout projet immobilier sur l’île-aux-Bénitiers, le « vrai » propriétaire des lieux s’est lui aussi manifesté.

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Anand Raggoo, actionnaire de SRH Development, a écrit au ministère du Tourisme, du Logement et des terres et à celui de l’Agro-industrie, pour s’ériger contre tout développement qu’il considère illégal. « Nous avons ainsi  réagi suite à la déclaration du ministre du Tourisme en octobre dernier. Ce dernier avait affirmé qu’un comité gouvernemental travaillait sur un développement et qu’il était question d’y construire des chalets exclusifs et haut de gamme. Or, c’est impossible, car SRH Development est le gestionnaire et un de ses actionnaires, le propriétaire. »

Documents officiels à l’appui, Jacques Eddy Sévène soutient être le seul propriétaire légal, par héritage, de cet îlot situé au large de Cotteau Raffin, dans le sud-ouest du pays.

Le vrai nom de l’îlot

« D’abord, il ne se nomme pas île-aux-Bénitiers. Son vrai nom est Islot du Morne », déclare Anand Raggoo. « Tous les documents officiels l’attestent », précise-t-il. Il conteste aussi le fait qu’un bail à long terme aurait été alloué à une autre compagnie. Celui-ci rejoint ainsi l’essentiel d’une réponse écrite déposée au Parlement, en juillet 2016, par le Premier ministre Pravind Jugnauth.

Il avait indiqué que, pendant des décennies, la majeure partie de l’îlot avait été louée à bail à Soolaman Nubheebucus Company Ltd, mais que pour le moment, aucune compagnie ni individu ne détenait de bail sur cet îlot. Pour Anand Raggoo, le bail alloué était illégal, car le gouvernement n’est pas propriétaire des lieux.

L’ancien gouvernement avait bien fait une offre à Soolaman Nubheebucus Company Ltd en octobre 2014, soit deux mois avant les élections générales, pour un bail sur 155 arpents de l’île-aux-Bénitiers. La période proposée allait du 2 octobre 2014 au 30 juin 2034. La condition du bail était que la compagnie serait autorisée uniquement à planter et à cultiver des cocotiers. « L’acte de location n’a cependant pas été signé », avait soutenu Pravind Jugnauth.

Confusion totale

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la déclaration faite par Anil Gayan a semé la confusion totale. Cela d’autant plus que, fin octobre, le ministre du Logement et des Terres Mahen Jhugroo avait affirmé au Parlement : « As far as I am informed and aware also, there is no promoter. » Il a toutefois précisé qu’un comité technique au niveau du ministère du Tourisme avait soumis ses recommandations en vue d’un développement éventuel.

En attendant, un mouvement de protestation a vu le jour pour empêcher qu’il y ait un développement hôtelier sur l’ilot. L’ONG Enn losean vivab a débuté une campagne d’information pour rallier l’opinion publique à sa cause.
Patrick Hilbert

 

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