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Il vit en appartement : Cyril, handicapé moteur, ne peut sortir de chez lui

Comment fait une personne en fauteuil roulant pour sortir de chez elle quand elle habite à l’étage et que le seul moyen d’accès est l’escalier ? C’est une situation difficile.

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Cyril Lassémillante a 20 ans lorsqu’il fait une chute, en 1986. Il tombe sur le dos et se blesse gravement. Depuis, sa vie n’est plus la même. Il était machiniste dans une usine à Vacoas et se verra contraint de mettre un terme à sa carrière.

« Ma main gauche s’engourdissait souvent. J’avais aussi un problème à la jambe gauche. Il y a quelque chose qui n’allait plus avec mon corps », explique-t-il.

Des scans effectués dix-sept ans après la chute montrent qu’il a été touché à la colonne vertébrale. Un spécialiste recommande une opération dans les plus brefs délais. Cyril est effectivement opéré. L’opération est une réussite puisqu’il peut à nouveau marcher à l’aide d’une canne.

À cette époque, il fait la connaissance de Nathalie, une jeune femme qui souffre d’un handicap et se déplace à l’aide de béquilles. Ils se marient en 2006. Ce moment de bonheur prend abruptement fin deux ans plus tard quand Cyril fait une nouvelle chute. « Je suis tombé vers 22 heures. Ma femme a appelé l’ambulance de l’hôpital Candos. Les secours sont arrivés vers 1 h 30 », raconte-t-il. Cette deuxième chute sera terrible pour lui. Il ne remarchera plus. Depuis, il se déplace en fauteuil roulant.

Cyril dépend des autres pour faire pratiquement tout, surtout pour se rendre  à ses rendez-vous à l’hôpital. Les gens prêts à l’aider ne sont, cependant, pas toujours disponibles quand il a besoin d’eux. Son épouse l’aide du mieux qu’elle peut, malgré qu’elle souffre aussi d’un handicap.

Prendre l’air

Le fait d’habiter à l’étage est une difficulté supplémentaire pour le couple. « Nous habitons au premier et mon mari ne peut prendre l’escalier. À chaque fois qu’il a besoin de se rendre à l’hôpital, nous devons faire appel à quatre voisins pour le porter », explique Nathalie.

Cyril ajoute que les ambulanciers ne sont pas disposés à l’aider à prendre place à bord de leur véhicule. Il raconte qu’une fois, ils ont carrément refusé. Il a fallu qu’un voisin intervienne pour qu’ils l’aident. « Je crois savoir que c’est par principe qu’ils ne touchent pas un patient, de peur de lui faire mal », dit-il.

Cyril n’a pas quitté son appartement depuis le 26 août. Certes, les voisins l’aident quand il y a une urgence, mais il n’y a personne sur qui il peut compter pour le faire sortir pour prendre l’air.

Et ses proches ? « Mon père et ma mère vivent dans un autre bloc d’appartement. Mon père ne voit presque plus et c’est ma mère qui me rend visite. Elle ne peut m’aider à sortir », explique Cyril.

« Nous avons quatre amis très proches qui nous rendent souvent visite, mais ils ont leur propre handicap. J’ai une petite sœur qui est mariée et qui vient nous voir de temps en temps avec son mari et leurs enfants. Quant à mes deux frères, ils ne viennent jamais », confie-t-il.

Cyril est de grande taille qui a eu la malchance de faire deux chutes qui l’ont rendu handicapé. Il fait observer que les bâtiments publics ne sont pas accessibles aux personnes dans sa situation et ne tiennent pas en compte leurs besoins. « Nous aurions aimé que les autorités construisent une rampe pour faciliter l’accès aux handicapés. L’autre solution, c’est qu’on nous donne des appartements qui soient au rez-de-chaussée », dit-il.

Il prend pour exemple le complexe Lady Sushil Ramgoolam Recreation Centre for the Elderly and the Disabled où il a passé quelques jours. « J’y ai passé trois jours sans prendre de douche. Je ne pouvais avoir accès à la salle de bains.Il n’y avait aucune facilité pour une personne dans ma condition. C’était la même chose pour les toilettes. Il n’était pas conçu pour les handicapés. Heureusement que quelqu’un m’a aidé », explique Cyril.

Malgré son handicap, Nathalie fait la cuisine, la vaisselle et aussi les courses. Son époux l’aide un peu. Ils peuvent compter sur l’aide des voisines pour le ménage. « C’est l’avantage de vivre en communauté », dit Nathalie.

 

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