Blanchi par la justice dans l’affaire de Denis Fine, Sada Curpen se retrouve cette fois poursuivi pour blanchiment d’argent. Sous le coup d’une interdiction de voyager, il a soumis une demande pour se rendre en France auprès de sa mère et de son fils.
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«Sada Curpen a malheureusement un nom notoire. Mais il doit être jugé uniquement sur les faits. » C’est ce qu’a avancé Me Gavin Glover, Senior Counsel, le mercredi 5 avril, devant la cour intermédiaire.
Acquitté en janvier 2017 dans l’affaire Denis Fine, un Mauricien abattu d’une balle dans la tête en 2010, Sada Curpen s’est retrouvé deux mois après son acquittement face à un nouveau procès.
Le 13 mars 2017, le Directeur des poursuites publiques (DPP) a intenté un nouveau procès contre lui. Deux accusations formelles de blanchiment d’argent ont été retenues contre lui pour des faits datant de mars 2010.
La police a aussi obtenu une interdiction de voyager contre Sada Curpen jusqu’à la conclusion du procès. Sada Curpen a demandé à la magistrate Meenakshi Gayan-Jaulimsing la levée temporaire de cette interdiction de voyager. Il veut quitter le pays pour se rendre en France, du 5 au 27 avril 2017.
Dans ce nouveau procès, Sada Curpen est accusé d’avoir été en possession de plusieurs sommes d’argent soupçonnées de provenir d’un délit. Il avait 28 800 euros et Rs 43 550 sur lui lorsqu’il a été interpellé le 7 mars 2010, à l’aéroport Sir Seewoosagur Ramgoolam, à Plaisance. La police lui reproche aussi d’avoir été en détention de Rs 285 000, le 9 mars 2010, en sa résidence de Terre-Rouge.
L’inspecteur Jugoo de la Major Crimes Investigation Team (MCIT) a été appelé à la barre le mercredi 5 avril.
Passeport français
Interrogé par Me Shakeel Bhoyroo, State Counsel au Bureau du DPP, le témoin a déclaré que la police craint qu’une fois en France, Sada Curpen ne rentre au pays. Le policier a ajouté que ce dernier détenait aussi la nationalité française et possédait un passeport français, sur lequel les autorités mauriciennes ne peuvent imposer une restriction. Si Sada Curpen a soutenu vouloir rendre visite à sa mère souffrante et à son fils en France, le policier a avancé que ce dernier n’avait soumis aucune preuve attestant que sa mère est souffrante.
Au cours du contre-interrogatoire de l’inspecteur Jugoo par Me Gavin Glover, le policier n’a pu dire pourquoi ce nouveau procès a été intenté contre Sada Curpen, sept ans après son arrestation dans l’affaire. Le policier a également concédé qu’avoir Rs 285 000 en sa possession ne constituait pas un délit.
À une autre question de Me Gavin Glover, l’inspecteur Jugoo a admis que Sada Curpen aurait pu quitter le pays entre le 10 février et le 20 mars 2017 car pendant cette période, aucune interdiction de voyager ne pesait sur lui.
Dans sa plaidoirie, Me Gavin Glover a soutenu que « Sada Curpen a malheureusement un nom notoire. Mais il doit être jugé uniquement sur les faits ». L’avocat a ajouté que les preuves contre Sada Curpen dans cette affaire sont « maigres » et insuffisantes pour mener à une condamnation. La magistrate fera connaître sa décision le mardi 12 avril.
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