« Papa mo pa enn kriminel. Mo dimann twa pardon… Get mo zanfan bien. » C’est ce qu’a écrit Patrick Jhurry à son père Clency dans une lettre, avant de commettre l’irréparable.
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Que s’est-il passé à Camp-Embrevade, Petite-Rivière ? Les corps de Patrick Jhurry, 30 ans, et de sa compagne Marie Estrellia Rioux, 23 ans, ont été découvert samedi à leur domicile par la police. L’homme, qui travaillait dans une quincaillerie, est soupçonné d’avoir tué la jeune femme, avant de se donner la mort par pendaison. Leur fille de trois ans a été retrouvée, samedi matin, toute trempée, avec son biberon.
À ce stade, les enquêteurs écartent la thèse qu’une tierce personne aurait commis ce crime. Toutefois, ils préfèrent attendre la conclusion de l’autopsie prévue ce dimanche, afin de poursuivre leur enquête. Dans l’entourage du couple, personne ne comprend ce qui a pu mener à ce dénouement tragique. La police est en présence d’une lettre manuscrite de deux pages signée Patrick Jhurry.
Dans ce document, celui-ci explique en détails la raison qui l’a poussé à commettre l’irréparable. La lettre est adressée à son père Clency. Il allègue qu’Estrellia le trompait. Elle lui aurait tout avoué en ajoutant ne plus l’aimer. « Papa mo pa enn kriminel. Mo dimann twa pardon... Get mo zanfan bien », dit-il pour finir.
Ce document sera envoyé au Forensic Science Laboratory aux fins d’analyses. Il nous revient que le couple avait des problèmes depuis un certain temps et vivait séparé. Lundi, Estrellia s’est rendue chez son compagnon à Camp-Embrevade pour voir sa fille. Depuis, elle n’était pas rentrée chez ses parents à Goodlands. La mère d’Estrellia a fait une déposition au poste de police samedi matin pour signaler la disparition de sa fille.
C’est ainsi que la police a débarqué chez Patrick Jhurry. La porte était verrouillée et personne ne répondait aux appels. Il a fallu forcer une porte pour que les policiers accèdent à l’intérieur. Ils sont tombés sur le cadavre d’Estrellia, qui était sur un matelas à même le sol, en état de décomposition. Dans une autre pièce, ils ont découvert le corps de Patrick Jhurry, qui s’était pendu. La femme aurait été agressée au visage, laisse entendre une source policière. Son décès remonte à plus de 24 heures.
La fillette de trois ans était dans un état lamentable et ses vêtements étaient trempés. L’enfant a été confiée à une voisine, qui est aussi la tante de Patrick Jhurry. La petite a été ensuite hospitalisée, mais son état de santé est stable.
Plusieurs unités de la police, dont la Criminal Investigation Division, la police de la localité, la Major Crimes Investigation Team, ainsi que le Scene of Crime Office étaient sur la scène du crime.
Le père de Patrick Jhurry : «Je n’ai eu aucun contact avec mon fils depuis jeudi»
Clency Jhurry est un homme abattu. Ce retraité se trouvait au Champ-de-Mars, samedi, quand il a reçu un appel. « Zot inn dir mwa vinn toudswit kot Patrick. Monn panse inn ariv enn problem me mo pa ti kone inn arive enn dram parey. Je n’ai eu aucun contact avec mon fils depuis jeudi. Patrick est venu déposer sa fille ce jour-là, puis il l’a récupérée vers 20 h 30 ou 21 heures. Je ne l’ai pas revu depuis », explique-t-il. Le couple avait des problèmes, mais Clency Jhurry affirme qu’il ne s’interposait pas.
Une proche : «Ils se disputaient souvent»
Une proche du couple n’en revient pas. « Je ne m’attendais pas à une telle chose. J’étais très proche du couple. Je me rendais souvent chez eux et j’y restais jusqu’à fort tard. » Selon ses dires, le couple avait de fréquentes disputes, mais personne ne se doutait que Patrick Jhurry irait jusqu’au meurtre. « Patrick était jaloux de nature. Il interdisait à Estrellia de sortir. Souvan zot ti pe gagn lager. Tifi-la ti pe konfie mwa enn bann zafer. Li ti pe dir mwa ki zot lager tousa. Me mo pa ti atann ti pu ariv sa », soutient-elle.
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