Il risque de perdre l’usage d’un oeil - le policier Jimmy Baptiste : «San mark mwa a vi, mais mo pou surmonte»

Une semaine après l’agression dont il a été victime, Jimmy Baptiste, qui se trouve toujours à l’hôpital de Moka, a parlé à cœur ouvert au Défi Plus. Il a évoqué l’incertitude autour de son état de santé et les incidents de vendredi dernier, entre autres. 

Tour à tour, Jimmy Baptiste, qui compte environ une vingtaine d’années de service dans la force policière, vacille entre espoir et incertitude. Il devra patienter encore pour savoir s’il va retrouver l’usage de son œil droit. Tout porte à croire qu’il aura à se rendre à l’étranger pour subir une intervention chirurgicale. Le policier âgé de 42 ans attend les rapports médicaux et les avis des médecins pour connaitre la marche à suivre. 

Entre-temps, c’est sur  son lit d’hôpital qu’il s’est confié au Défi Plus. Tout d’abord, il a avoué que son état de santé s’est amélioré suite aux soins reçus  à l’hôpital Subramania Bharati Moka Eye au niveau des paupières et de l’arcade sourcilière. Ensuite, il est revenu sur l’attaque dont il a été victime. Certes, elle s’est déroulée en une fraction de seconde, mais il affirme qu’il n’oubliera jamais ce moment.  « San mark mwa a vi, mais mo pou surmonte », avoue le policier. 

Le véhicule qu’il conduisait a été la cible des projectiles lancés par les manifestants dans la nuit du vendredi 22 avril à Bois-Marchand. « Ene kut ene trait, direk sa vinn dans figir, lors lizier la mem, senti douler fort », indique le policier qui explique n’avoir rien pu faire pour éviter cette attaque.  « Ou koner vitre ti baise cote chauffer ek pena gril metalik », relate-t-il. En effet, alors que certains véhicules de police sont dotés de grilles de protections au niveau des portières, tel n’était pas le cas pour celui occupé par l’équipe de la victime. 

Au cours de la semaine, trois suspects ont été interrogés par la police et maintenus en détention. Deux d’entre eux ont été positivement identifiés comme étant les assaillants grâce aux images des caméras CCTV. Cependant, durant leurs auditions, les suspects ont nié avoir lancé des projectiles sur le véhicule de police. L’enquête sera axée sur un délit de « Assaulting Police and  damaging property ». Pour sa part, Jimmy Baptiste nous a confié ne pas être en mesure d’identifier les assaillants. 

Le policier a aussi parlé de sa carrière. Il explique que c’est la toute première fois qu’il vit une telle mésaventure, lui qui a servi dans diverses unités des forces de l’ordre. « Zamai ou penser ki sa arrive mem si ou truv boku lezot colegue pass dan ban situation difisil », relate-t-il. Après plus de cinq jours d’hospitalisation, il dit ne pas comprendre les raisons derrière les affrontements de la semaine dernière.  « Eski sa ban dimune kinn fer sa-la, zot pe koner ki zot pe revendike au moin ? », se demande-t-il, sceptique. Selon lui, il y a plusieurs individus qui ont agi sous influence.