Il est profondément déçu. Lors de son intervention sur le discours du Budget à l’Assemblée nationale, Paul Bérenger a résumé son opinion du budget 2021/ 22 par cette phrase, répétée à plusieurs reprises : « Il n’y a plus de budget digne de ce nom ».
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« Il y a trois mois de cela, l’agence Moody’s a revu la note de Maurice à la baisse. Quelques jours plus tard, le Fonds monétaire international publiait un rapport très critique sur Maurice et, peu après, ce fut au tour de la Banque Mondiale de faire un rapport encore plus critique. Ce sont trois coups de tonnerre dans le ciel économique mauricien. Trois sévères avertissements », dit-il.
Paul Bérenger craint une autre révision de la note de Moody’s, qui aura « un impact désastreux sur notre Offshore ».
Pour le leader du Mouvement militant mauricien, qui est intervenu aux petites heures de dimanche, « la vérité est que l’économie mauricienne est mal en point et ça date d’avant la pandémie de Covid-19 ».
Citant une partie du rapport de la Banque Mondiale, Paul Bérenger affirme que « même avant la Covid-19 et d’autres événements de 2020, Maurice se trouvait sur une stratégie de développement fragile ».
Il accuse le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, de masquer les chiffres pour faire croire que la situation économique n’est pas aussi mauvaise que cela.
« Cela a été une occasion ratée pour dire la vérité à la population. »
Pour Paul Bérenger, « les chiffres concernant le déficit budgétaire ne veulent plus rien dire, mais sont plus qu’alarmants ».
En utilisant des « Special Funds » et en puisant Rs 60 milliards dans les coffres de la Banque de Maurice et Rs 80 milliards dans les réserves de la banque centrale pour la Mauritius Investment Corporation, le gouvernement parvient à manipuler les chiffres du déficit budgétaire. Les Rs 6 milliards qu’il faut rembourser à Betamax en dommages et intérêts viendront aussi gonfler le déficit.
Au ministre des Finances, qui soutient que le déficit budgétaire sera de 5 % en 2021/ 22, Paul Bérenger oppose un chiffre de plus de 10 %.
Au niveau du chômage, Paul Bérenger est convaincu que le chiffre des 100 000 demandeurs d'emploi a déjà été dépassé. Et, selon lui, on trouve peu dans le budget pour renverser la tendance.
Reprenant les chiffres officiels des estimations budgétaires, Paul Bérenger fait ressortir que la dette publique passera de 420 milliards à 500 milliards en juin 2024 « et cela si le gouvernement n’emprunte pas à nouveau comme il vient de le faire massivement ».
Pour ce qui est du tourisme et de l’industrie sucrière, le député du no 19 se montre particulièrement inquiet. Insuffisamment de choses sont faites pour revigorer l’industrie sucrière, dit-il.
Alors que le ministre des Finances prévoit 650 000 touristes d’ici juin 2022, Paul Bérenger se montre extrêmement sceptique quant à cette projection.
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