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Il meurt après une opération de police

Jacquelin Juliette gérait la boutique familiale dans le quartier.
  • Les derniers mots de Jacquelin Juliette : « Mo pe gagn enn somey lamor » 
  • L’autopsie conclut à une crise cardiaque

Les Juliette ne digèrent pas la mort de Jacquelin, 36 ans. À la suite d’une descente policière, jeudi, il est décédé dans la soirée. Si l’autopsie a attribué le décès à une crise cardiaque, son épouse a porté plainte.

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Le jeudi 5 janvier, trois véhicules de l’Anti-Drug and Smuggling Unit (Adsu) pénètrent dans Cité Sainte-Claire, à Goodlands. Au cours de cette opération coup-de-poing, trois habitants sont ciblés : Jean Daniel Juliette, 38 ans, son frère Jacquelin Steve Juliette, 36 ans, et Bryan Mimi. L’intervention est musclée et le climat dans le quartier est tendu. 

Jean Daniel Juliette et Bryan Mimi sont interpellés en possession d’une certaine quantité de drogue. Sur Jacquelin Juliette, les policiers ne trouvent rien. Ils l’autorisent finalement à partir, avant de quitter les lieux.   

Cependant, Jacquelin Juliette est mort dans la soirée, après avoir fait un malaise. Ses proches accusent la brigade antidrogue de l’avoir brutalisé et pensent que c’est la cause de son décès. Son épouse a même porté plainte jeudi soir. L’autopsie pratiquée vendredi écarte toutefois cette thèse. Selon le médecin légiste, le trentenaire a succombé à une crise cardiaque. Ses funérailles ont eu lieu samedi matin. La famille ne compte pas baisser les bras pour comprendre ce qui s’est passé.

« Limem ti nou poto dan lakaz », affirme Jordan Juliette, 26 ans, l’un des frères de la victime. « Li pena avwar avek ladrog li. Li ti enn dimoun trankil. Li marie e li ena de zanfan », poursuit le jeune homme. Il y a deux mois, la famille avait dû faire face à un premier drame. « Nous avons perdu notre père, emporté par la maladie. » 

Le père s’occupait de la boutique familiale dans le quartier. À sa mort, Jacquelin lui a succédé. « Limem finn pran sa laboutik la. Nou ti pe gagn boukou ed ek li », confie Celina, sa sœur. 

Jeudi, Jacquelin était dans le commerce quand l’équipe de l’Adsu a débarqué. « Zot finn tir li depi laboutik ek finn bat li. Li inosan. Zot pe krwar linn aval ladrog. Zot pe rod ras so bobinn lagorz. Zot finn bien bat li », dit Jordan. Monica, la femme du défunt, raconte qu’elle n’était pas sur place à ce moment-là mais qu’elle a été alertée de la descente de police. « Zot inn zis dir mwa vini to misie pe gagn bate. » 

Après le départ des policiers, Jacquelin s’est plaint de douleurs auprès de sa famille. « Linn dir mwa mari bate linn gagne. Momem monn res ar li tou sa letan la. Li pann rod al lopital. Li pe gagn per », se souvient Jordan.  

Dans la soirée, la douleur ne s’est pas atténuée. « Li dir mwa li pe gagn enn somey lamor. Enn ti moma apre, li finn fer enn malez. » Jacquelin était inconscient. « Nou ti fini doute ki linn fini mor anplas lamem. Me nou finn amen li lopital. » Le décès a été confirmé vers 23 heures. 

Selon la cellule de presse de la police, cette intervention de l’Adsu s’est déroulée sans violence. Les policiers ont cependant été confrontés à une certaine résistance. « Nou finn dir bann-la aret avoy ros », confient des éléments de l’Adsu qui étaient présents. 

Aux Casernes centrales, une enquête a été ouverte sur cette affaire.

 

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