Le mot kharpa, qui désigne des savates en bois avec des lamelles de caoutchouc, tire ses origines du mot kharpa couramment utilisé au Bihar, en Inde, d’où sont venus un grand nombre de travailleurs immigrés dit coolies.
Les savates kalpas nous rappellent un temps de misère où les chaussures étaient un luxe. À l’époque, nombre de personnes n’avaient pas les moyens de s’acheter des savates en peau ou même en plastique, explique Goorooduth Chuttoo, du Musée de la Petite Collection, qui nous fait redécouvrir les objets d'une île Maurice d'antan, à Rose-Belle. Il nous explique que dans les années ’60 le gouvernement offrait aux écoliers des chaussures Mariposa pour les filles et Tanga pour les garçons. Les adultes, eux, devaient se confectionner des savates en bois avec des lamelles de caoutchouc provenant de vieux pneus, clouées sur les côtés en guise de support.
Certains fabriquaient les kalpas chez eux, d’autres confiaient la tâche aux ébénistes et payaient 50 sous la paire. Elles étaient aussi disponibles à "laboutik sinnwa" qui offrait des savates plus esthétiques et un prix plus élevé, 90 sous à une roupie.
Goorooduth Chuttoo ajoute que ceux qui se rendaient aux temples, aux shivalas, aux mosquées ou aux églises portaient les kalpas afin de ne pas marcher pieds nus dans la boue et salir leurs maisons ou les lieux de culte. L’utilisation des kalpas a cependant pris fin à l’arrivée des incontournables savates Dodo.
Hannah Korimbocus
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