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«Il est quasiment impossible de vérifier en deux jours 57 amendements», décrie Patrick Assirvaden

Pour Patrick Assirvaden, « il est quasiment impossible de vérifier en deux jours les 57 amendements de ces deux projets de lois ». Le député du Parti Travailliste intervenait lors des débats autour des Covid-19 Bill et Quarantine Bill, au parlement, ce jeudi 14 mai. 

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Patrick Assirvaden s’est attardé sur ce qu'il considère comme la mauvaise gestion du gouvernement contre la pandémie de Covid-19. « Le Covid-19 Bill ne doit pas être pris en isolation. Il intervient après la gestion de la crise par ce gouvernement. Une série de mesures ont été prises depuis le 23 mars dernier, laissant le peuple sur sa faim, démontrant l’amateurisme du gouvernement. (…) Nous avons été témoins de la manière dont le gouvernement gère une crise. Comment oublier la distribution du gaz ménager pendant le confinement, laquelle était un parcours de combattant pénible pour les consommateurs ? Comment oublier l'approvisionnement en pommes de terre et en oignons ? Ce Self-Employed Assistance Scheme -annoncé en grande pompe-, sous lequel beaucoup de bénéficiaires n'ont reçu que Rs 2 550 pour nourrir toute leur famille. Et il y a des pères de familles qui ne l’ont toujours pas reçue pour le mois d’avril », a déploré Patrick Assirvaden. 

Après le 15 mai, les comptoirs du Central Electricity Board (CEB), de la Central Water Authority (CWA) ainsi que d'autres organismes, seront rouverts- mais les gens auront à régler trois mois de factures alors que certains n’ont pas travaillé pendant 57 jours ; ils seront sans revenus, avance Patrick Assirvaden. 

Selon lui, le plan de déconfinement doit être accompagné d'un plan de relance. Mais « on demande de voter une loi pour sanctionner la population », dit-il. Et d’ajouter, « ailleurs, on soutient son peuple. Ici, on taxe le peuple ». 

Patrick Assirvaden a été très critique également vis-à-vis la clause 11 du Quarantine Bill, qui stipule que la police aura le droit d’arrêter ou de perquisitionner la demeure de n'importe qui sans mandat. « Ces deux projets de loi contiennent des items qui portent sur la liberté de mouvement, la liberté d’expression et la liberté tout court. Il est inquiétant de noter qu'un droit fondamental de tout individu est sévèrement touché, surtout avec la proposition dans laquelle la police peut pénétrer une propriété privée sans un mandat d’arrêt, qui était jusqu’ici délivré par le magistrat. Il est effrayant et dangereux quand on sait la façon d’agir de certains policiers et de ce gouvernement », a encore déclaré le député rouge.

« Cette clause donnera le pouvoir additionnel à la police par ricochet au Commissaire de police (CP). (…) Le Premier ministre aurait dû au moins nommer un nouveau CP. Qui a oublié l’épisode de Résidence Vallijee où une famille avait été tabassée et torturée en direct ? Ce qui a abouti à l’arrestation du policier, et ce, sous la pression populaire », a déclaré Patrick Assirvaden. 

« Pourquoi venir maintenant avec ce projet de loi, alors que le confinement tire à sa fin ? Pour contrer des adversaires ? On peine à en douter quand ce projet de loi donne plus de pouvoirs à la police. Comment peut-on oublier la suspension de la licence de Top Fm par l’IBA en plein confinement, l'interpellation d’une Mauricienne qui a partagé une blague sur le Premier ministre -on a toujours des blagues sur Boris Jonhson et Donald Trump- où est la tolérance ? Où est l’ouverture d’esprit ? », se demande le député rouge. 

Selon Patrick Assirvaden, il est étrange que la police ne puisse pas demander un mandat d’arrêt ou de perquisition auprès des magistrats on-line. 

« Si la pandémie a été maîtrisée dans le pays, c’est grâce au sacrifice des Mauriciens d’abord. De ce fait, il n'y a pas lieu de les punir avec ces projets de loi. Ces gens se battent pour nourrir leurs proches. Leur infliger une amende de Rs 200 000 est carrément inhumain », ajoute Patrick Assirvaden.

  • LDMG

 

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