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Il envisage de finir ses études secondaires à 15 ans - Michael Angelo Mootoo, 13 ans : «Je ne suis pas différent, ce sont les autres qui le sont»

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Ce n'est plus ce même enfant qui avait bluffé toute l'île Maurice il y a quatre ans du haut de ses dix ans. Aujourd'hui, à 13 ans, il se prépare à intégrer sa cinquième année de secondaire au Bocage International School dans deux mois. Michael Angelo Mootoo commence déjà à muer et devient un jeune homme mâture, rempli d'ambitions. Cet habitant de Rose-Hill aspire à être neurochirurgien et astrophysicien. Il travaille d'ailleurs sur les préliminaires d'un programme « pour faire décoller un engin spatial ». Nous sommes partis à sa rencontre.

L'adolescent fréquente le Bocage International School  grâce à une bourse d'études.
L'adolescent fréquente le Bocage International School  grâce à une bourse d'études. 

« Je ne suis pas différent ce sont les autres qui le sont », lance-t-il avec confiance. C'est un jeune homme, plein d’assurance, qui se présente devant la porte de sa demeure pour nous accueillir. À peine quelques mots échangés avec sa mère, Noelette François qu'il disparaît et réapparaît peu après avec un ordinateur portable en main. Michael Angelo Mootoo ne jure que par son ordinateur. Toujours dans son univers, il discute d'engin spatial comme un jeune de son âge parlerait de jeux vidéo. 

Il a développé un programme  pour concevoir un engin spatial."

Il faut dire qu'il a eu beaucoup de chance suite à sa surmédiatisation en 2017. « À cette époque il m'avait dit Maman il faut faire savoir au monde que j'existe. J'aimerais savoir qui je suis  », explique Noelette. Depuis, de nombreuses portes se sont ouvertes pour lui, notamment sa rencontre avec un bienfaiteur qui lui a offert une bourse d'études au Bocage International School. Il a aussi eu le soutien de sa tante, Rebecca, de Barlen Vyapoory, ancien vice-président de la République et d'Armoorgum Parsooramen. Aujourd'hui, en Form 4 alors qu'il n'a que 13 ans, il s'est fixé pour objectif de terminer ses études secondaires à 15 ans et commencer ses études en médecine à 16 ans.  

Intégration au collège

Il a reçu le prix du « Most Improved student award » l'année dernière.
Il a reçu le prix du « Most Improved student award » l'année dernière.

Intégrer le collège n'a pas été des plus simple pour ce garçonnet précoce, mais aujourd'hui il s'y épanouit enfin. « Il devait passer de la cinquième à la Form 4, mais je savais que ça allait être dur psychologiquement pour lui. Il a beau être surdoué, l'adaptation n'a pas été évidente pour lui », explique sa maman. Michael, qui prend le relais, relate : « Au commencement, les enfants étaient très accueillants, mais quand ils ont appris à me connaître, ils ont réalisé la différence d'âge. À cette époque je jouais encore à des jeux d'enfants, contrairement à eux. Ils se sont éloignés, car nous n'avions pas de point commun et c'était difficile de me faire des amis ». Avec le temps, il a appris à socialiser et communiquer. « Grâce à cela, j'ai pu me faire des amis et nous avions les mêmes centres d'intérêt », relate-t-il.

Michael raconte avoir opté pour l'histoire, les sciences et l'informatique. « Les enfants plus âgés me disaient que ce n'était pas un bon choix et que je n'allais pas pouvoir gérer, mais je sentais que je pouvais le faire ». Il cumule d'ailleurs des 8 sur 8. Pas plus tard que l'année dernière, il a reçu le certificat de l'élève ayant le plus progressé de l’école. 

Un vrai génie

Perfectionniste, il confie toujours mettre la barre haut lorsqu'il travaille sur un projet. Il commence à s'emballer dès qu'il parle d'ingénierie de fusée. Son cerveau d'enfant de 13 ans se transforme alors en cerveau d'adulte surdoué qui assimile des milliers d'informations. Il passe du français à l'anglais, langue dans laquelle il est plus à l'aise. « J’ai développé un programme en Python pour concevoir un engin spatial », lance-t-il de manière naturelle. Il se met alors à lancer son programme sous nos yeux sur son ordinateur rempli de codes et de fichiers. « C'est expérimental, car je n'ai pas encore essayé de le déboguer ». Adepte de codage, il souhaite apprendre le « C language ». Ce qu'il décrit avec une facilité déconcertante est en réalité très complexe pour le commun des mortels. 

Aux côtés de sa petite sœur à qui il transmet ses connaissances.
Aux côtés de sa petite sœur à qui il transmet ses connaissances.

Casanier de nature, il déteste le sport. Sa maman confie qu'il passe le plus clair de son temps sur son ordinateur. « Je n'aime pas sortir, car cela me demande trop d'énergie, sauf quand je suis vraiment pressé, par exemple avant de me rendre à l'école », lance-t-il avec un sourire. 

Le désir de sa mère : qu'il obtienne une deuxième bourse pour qu'il puisse poursuivre ses études tertiaires, car son fils a de grandes ambitions et son avenir est tout tracé. « Ce n'est pas donné, je ne suis pas riche, mais je souhaite qu'il puisse réaliser ses rêves », précise Noelette.

Une enfance  pas comme les autres

Dès sa grossesse, elle savait que son enfant était différent. Noelette François confie qu'il a commencé à s'asseoir à trois mois et à quatre mois et demi il changeait les chaînes à la télé. Ensuite, à 7 mois il a commencé à marcher et à 16 mois il savait déjà lire... 

« Il avait huit mois quand il a parlé d'un coup.  J'ai pris peur. Ma maman m'avait conseillé de voir un pasteur en pensant qu'il était possédé. Nous n'avions rien dit à l'école maternelle. En primaire, il corrigeait son professeur, il se faisait persécuter, intimider et harceler par les autres élèves. Il m'a avoué qu'il n'en pouvait plus, mais je comprends les autres enfants, car la différence fait peur. C'était très dur pour nous ».

 

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