Une semaine après avoir célébré la réussite de son fils, le sergent Nitin Duguessur, pilier de la VIPSU, a vu son destin basculer. Récit d’un drame qui a endeuillé la force policière en cette fin d’année.
Devenir policier était son rêve d’enfance, confie sa soeur
Une semaine avant, le sergent de police Adeshroy Duguessur, dit Nitin, 44 ans, rayonnait lors d’un mariage familial. Quelques jours plus tard, il affichait une immense fierté : son fils de 11 ans venait de décrocher le Primary School Achievement Certificate alors qu’il n’était qu’en Grade 5. Rien ne laissait présager que le lundi 15 décembre serait le dernier jour où il quitterait vivant sa maison de Schoenfield, à Rivière-du-Rempart.
Ce jour-là, le sergent Nitin Duguessur, marié et père de deux enfants, se trouve dans la salle de bains du premier étage de la maison familiale. Il manipule les connexions d’un chauffe-eau à gaz, ajuste le régulateur. Il connecte la bonbonne à l’appareil. Soudain, l’explosion. Le souffle le projette. Des flammes lui brûlent le visage, la tête, les deux mains, les deux pieds.
Bien que grièvement atteint, le sergent Nitin Duguessur se rend de lui-même au dispensaire du quartier. « Li ti touletan for, limem li marse li desann premie letaz li rant dan loto », raconte sa sœur Tisha. Après les premiers soins, les médecins recommandent son transfert à l’unité des grands brûlés du Princess Margaret Orthopaedic Centre (PMOC) de l’hôpital Victoria, Candos.
L’état du sergent est jugé sérieux, mais l’espoir demeure intact. « Bondie ki’nn desid koumsa, nou nou ti ena lespwar li ppu korek », confie Tisha. Le mardi 23 décembre, le sergent Duguessur succombe à ses blessures. L’autopsie, pratiquée par le chef du médico-légal, le Dr Sudesh Kumar Gungadin, et le Dr Pawan Kumar Seewooruttun, attribue le décès à une septicémie.
Pour la famille ainsi que pour ses collègues policiers, le choc est immense. Depuis les funérailles qui se sont tenues au domicile familial le 24 décembre, soit la veille de Noël, l’absence de celui que l’on qualifiait de « rassembleur » et de véritable maître d’orchestre des événements familiaux se fait lourdement ressentir. « Il était un fils, un frère, un époux et un père modèle », souligne Tisha. Un homme au cœur sur la main, qui répondait toujours présent lorsqu’on sollicitait son aide. « Boukou dimounn ki ti prezan dan lanterman finn rakonte kouma Nitin finn ed zot. »
Chez le sergent Duguessur, la police était « ancrée », selon les mots de sa sœur. Ce rêve d’enfance – devenir policier pour servir la population – il l’avait réalisé avec fierté. Il arborait fièrement son uniforme et ne prenait que rarement de longs congés, incapable de rester éloigné de sa profession, par passion, mais aussi par sens du devoir.
Au fil des années, cet homme élégant et méthodique avait côtoyé de nombreux VIP en tant que garde rapproché au sein de la Very Important Person Security Unit (VIPSU). Doté d’un fort esprit d’équipe et animé par une saine compétition, il veillait toujours à la justesse de ses décisions et de ses actions. « Les VIP avec qui il avait travaillé l’ont décrit comme une personne hors-pair et très méthodique », précise Tisha.
Un sergent de police, l’un de ses nombreux « batchmates » profondément affectés par cette disparition soudaine, témoigne, de son côté : « Nou lapolis nou enn fami. Aster, Nitin nou ti koumans training ansam, nou finn travay ansam pandan plizier lane. Li difisil pou aksepte sa. »





