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Il aide une enfant en difficulté : le bon samaritain rabroué par les vigiles de l’hôtel

Ashok Kumar Seeboruth, 45 ans, a porté plainte auprès de la commission des droits humains le 6 janvier. Il accuse des vigiles d’un hôtel d’Albion de l’avoir humilié et malmené le 28 décembre, alors qu’il venait d’aider une enfant en difficulté dans l’eau.

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Il estime qu’il a été maltraité en raison de son apparence. Ashok Kumar Seeboruth, aussi connu comme Copain, raconte que le 28 décembre, il se trouvait sur la plage d’Albion. Aux alentours de 15 heures, il a aperçu trois enfants qui jouaient dans la mer. Puis, les deux garçons sont sortis précipitamment de l’eau en abandonnant la petite derrière eux.

« J’ai entendu la fillette qui hurlait. J’ai tout de suite compris qu’il lui était arrivé quelque chose d’anormal. Je suis allé à son secours. J’ai vu qu’elle était blessée et qu’elle saignait du pied. Je l’ai prise dans mes bras et je l’ai ramenée à l’hôtel, où je l’ai remise à un membre du personnel », affirme le quadragénaire.

Copain a vu qu’un couple venait à la rencontre de l’enfant. Il a vite compris qu’il s’agissait des parents de la fillette. Rassuré, le bon samaritain s’est empressé de rejoindre ses camarades qui se trouvaient sur la plage.

«Ils ont lâché les chiens»

Vers 17 h 30, il est retourné à l’hôtel pour prendre des nouvelles de l’enfant. Et là, stupeur : il est surpris de se voir malmener par les agents de sécurité. « Bann sekirite la inn dir mwa zot pa konn nanien me tifi la bien. Mo demann zot pou zwenn enn responsab pou kone kinn arive. »

C’est alors que les agents l’auraient accusé de vouloir soutirer de l’argent des parents de la fille. « Mo finn gagn gran diskision avek zot e zot finn met lisien avek mwa. J’ai porté plainte au poste de police d’Albion. Ce n’est pas parce que je porte de dreadlocks et que je suis mal habillé que les gens peuvent me traiter n’importe comment et me brutaliser alors que je n’ai rien fait », s’indigne le quadragénaire.

Quand il s’est présenté au poste de police, ce dernier a constaté que les agents de l’ordre semblaient déjà au courant du motif de sa venue et de l’incident.

« J’ai expliqué aux policiers que je voulais porter plainte contre les vigiles de l’hôtel. Ils ont tenté de m’en dissuader, affirmant que l’hôtel est une propriété privée et que la police n’y a pas accès librement. Les policiers m’ont même invité à monter dans leur véhicule et ils m’ont ramené chez moi à Beau-Bassin », confie Copain.

Droits bafoués

Notre interlocuteur a consigné sa plainte à la police d’Albion le lendemain, soit le 29 décembre.  Puis, il a consigné une déposition auprès de la commission nationale des droits humains. Il estime que ses droits ont été bafoués, qu’il n’a pas pu porter plainte le même jour et que les vigiles ont agi de manière discriminatoire à son égard.

Sollicité pour une réaction, un responsable de l’hôtel affirme qu’une enquête a été ouverte à la suite de cet incident. Il confirme que Copain a bien aidé un enfant ce jour-là. « Mais quand il est revenu plus tard, il était sous influence de l’alcool et insistait pour voir les parents de l’enfant pour quémander une récompense. Pour la sécurité de la clientèle, l’accès lui a été refusé par les vigiles qui n’ont fait que leur travail. »

 

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