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II a péri noyé à Riambel : la famille de Veer Lochun lui rend un vibrant hommage

Veer Lochun
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Veer Lochun, qui était âgé de 16 ans, ne réalisera pas son rêve de devenir avocat. Ce fils de Surinam, décrit comme un jeune aux bonnes manières, a disparu sous les flots à Riambel, le 12 mai 2019, après une sortie avec ses trois amis. La National Coast Guard et l’Helicopter Squadron ont ratissé large jusqu’à 18 heures. Le corps de l’adolescent a été repêché le lundi 13 mai à huit mètres de profondeur. L’inhumation a eu lieu le même jour.

« Je t’aime maman, je t’aime papa », les dernières paroles de l’adolescent

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Veer et ses parents, Manoj et Farada Lochun.

Fan de Liverpool FC et de Barcelone FC, l’adolescent était un jeune homme plein d’énergie, doux, humble, joyeux, généreux et serviable.

« Si ena enn voisin pe construire so lakaz, li al donn koudme ziska asoir ek le lendemain li leve trankil li al lekol », raconte Farada Lochun, mère de Veer. Cette dernière explique qu’entre Veer et sa sœur Aliyaa Ghazala, il y a 11 ans de différence.

Farada avoue : « Je ne m’attendais pas à être enceinte de Veer. Mon mari et moi n’avions pas envisagé d’avoir un autre enfant ». Ce fut une grossesse difficile, mais lorsque Veer est venu au monde, ce fut un bonheur indescriptible. «  Il nous a toujours porté chance », affirme la mère.  Le matin du drame, Veer s’apprêtait à se rendre à ces cours particuliers. Sa mère lui a demandé de changer de vêtements. Il a répondu: « Korek la maman, tout dimoune conten moi, je t’aime maman », se remémore tristement Farada.

Puis, son fils  est parti après avoir croisé son père Manoj dans la cuisine. Ce dernier, comme sa femme et sa fille, ressent une tristesse indescriptible. Le regard perdu, il déclare : « Mon fils était un garçon formidable ». Il explique avoir préparé le petit-déjeuner de son fils, mais ce dernier n’a pas mangé. « Veer m’a donné un bijou en me disant qu’il m’aimait. Puis, il est parti.» À ce moment-là, Manoj était loin de s’imaginer que c’était la dernière fois qu’il le voyait vivant.


Le dernier adieu d’une sœur à son frère

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Veer et sa sœur, Aliyaa Ghazala.

Aliyaa Ghazala explique que son frère disait souvent : « Mo ena baking moi !». Que voulait-il dire par là ? Mystère…

« Une chose est sûre, tout le monde l’aimait et il le savait. C’était un garçon chanceux, car il réussissait tout ce qu’il entreprenait. Veer n’était pas seulement mon frère, mais mon bébé. Depuis son jeune âge, je me suis occupé de lui. Il avait un cœur en or et il n’y aura jamais personne comme lui. Son décès m’a anéantie. Il nous a quittés à un si jeune âge », confie sa sœur, bouleversée.

« J’avais l’intention de subvenir à tes besoins éducatifs afin que tu aies un bon avenir et je suis triste de ne pouvoir le faire. Où que tu sois, je prierais toujours pour que tu sois bien. Tu resteras à jamais gravé dans ma mémoire et dans mon cœur. Je me souviendrai toujours des fois où tu me demandais de te faire des bisous à travers nos appels vidéo et que tu disais ‘Mo ser mo ena baking moi’. Aujourd’hui, tu es parti loin, très loin, et on ne te reverra jamais… Qu’il est dur pour moi d’accepter cette situation et surtout de croire que tu n’es plus avec moi », soutient-elle.


Aashi, la cousine de Veer : «Nou ti lager, nou ti zwe, nou ti badine ansam»

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Veer et sa cousine d’enfance, Aashi Lochun.

Aashi a grandi avec Veer depuis sa naissance. Les deux cousins, très proches, habitaient le même bâtiment à Surinam. « Nou ti lager, nou ti zwe, nou ti badine ansam », raconte la jeune fille. Cette dernière était aussi la confidente de Veer qui lui racontait ses délires, ses soucis et ses secrets. « Mo pa krwar ki sa plan al naze ek so bann kamarad la ti enn plan kinn deside depi avan. Sinon Veer ti pou dir mwa », affirme-t-elle. La veille du drame, toute la famille s’était réunie à l’occasion de l’anniversaire de la grand-mère. Aashi, qui explique que tout le monde s’était bien amusé, était loin de se douter que c’était les derniers moments qu’elle partageait avec son cousin. Ce dernier était friand des pâtisseries de sa cousine qui avait préparé des cookies pour la fête.  « Il m’a dit :  ‘Kouma twa, personn pa pou kapav swiv », se remémore la jeune fille. « Mo ti anvi ki li resi realiz so rev vinn avoka… », conclut-elle tristement.


Un élève prometteur

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L’adolescent et son enseignante, Veeshty Baboolall.

Selon Veeshty Baboolall, l’enseignante de Veer, ce dernier brillait dans ses études. Il était particulièrement doué pour le français. « Li ti enn zanfan ki ti ena enn bon leker e enn ti dezorder », se remémore-t-elle. Après son décès, les élèves de la classe de Veeshty ont laissé son pupitre vacant. Son enseignante, la voix tremblante, explique que Veer, philosophe, disait toujours que sa classe resterait à jamais gravée dans sa mémoire : « Mem si mo mor, mo pou la em e mo pou swiv klas depi lao. »

 

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