
Atish Joottun et Poshan Peeroo, deux membres de Cyberstorm.mu et étudiants à l’Université de Maurice, ont participé virtuellement à la 123e réunion de l’Internet Engineering Task Force (IETF). Chacun a travaillé sur un projet salué par la communauté internationale.
La 123e réunion de l’Internet Engineering Task Force (IETF 123) s’est tenue du samedi 19 au vendredi 25 juillet à Madrid, en Espagne. Deux jeunes Mauriciens ont eu l’occasion d’y contribuer à distance, chacun avec un projet dans le cadre du IETF Hackathon. Il s’agit de Poshan Peeroo et Atish Joottun, membres actifs du groupe Cyberstorm.mu depuis deux ans.
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Atish Joottun, 21 ans, a été choisi par des ingénieurs de Cloudflare comme « Technology Champion » grâce à son travail sur l’IA (intelligence artificielle). Il est étudiant en troisième année de BSc (Hons) Computer Science à l’Université de Maurice. Son projet porte sur l’authentification des bots d’intelligence artificielle. « L’objectif est de garantir que lorsqu’un bot IA souhaite explorer ou consulter une page web, il s’identifie clairement comme tel, plutôt que de se faire passer pour un humain. Cela permet de protéger la propriété intellectuelle des créateurs de contenus, car de nombreux bots masquent aujourd’hui leur identité », explique-t-il.
Il souligne que ce projet incite les entreprises d’IA à utiliser leur code ou à implémenter des fonctionnalités similaires afin de préserver les droits des créateurs. « Lorsque j’ai initialement développé le projet, des ingénieurs de Cloudflare l’ont remarqué et nous ont proposé une collaboration pour l’IETF 123. J’ai travaillé avec Thibault Meunier, ingénieur chez Cloudflare, ainsi qu’un autre contributeur, Tony Vlček », précise-t-il.
Le projet vise à protéger les créateurs de contenu, dont certains dépendent financièrement de leurs productions. Il réduit la présence de bots non autorisés sur Internet, allégeant ainsi la charge sur les serveurs, tout en permettant des analyses de trafic plus précises, comme celles visibles sur Cloudflare Radar. Passionné par l’intelligence artificielle, Atish ajoute : « J’ai déjà réalisé plusieurs projets dans ce domaine par intérêt personnel. Cyberstorm.mu nous a proposé différents sujets, et m’a recommandé pour ce projet axé sur l’IA ».
Projets open source
Poshan Peeroo, 22 ans, contribue à des projets open source au sein de Cyberstorm.mu. Il explique : « Mon projet consiste à renforcer le pare-feu IA OpenShield en y intégrant TLS (Transport Layer Security) 1.3, ainsi que des courbes et suites cryptographiques post-quantiques (PQ), pour améliorer la sécurité des communications entre systèmes d’IA ». Il est également étudiant en troisième année de BSc (Hons) Computer Science à l’Université de Maurice.
Il a collaboré avec trois autres membres récemment intégrés à Cyberstorm.mu : Nakul Baboolall, Kushan Gangaram et Sehun Bissessur. « Ils m’ont aidé à tester le code, en veillant à ce que les contributions de Cyberstorm.mu soient fiables et conformes aux standards attendus par la communauté open source et l’IETF », ajoute-t-il.
Poshan Peeroo a choisi ce projet, car la sécurité des systèmes IA devient critique, et les protocoles cryptographiques actuels comme TLS 1.2 ne suffisent plus face aux menaces du quantum computing. « En intégrant des algorithmes post-quantiques dans OpenShield, une solution open source, nous renforçons la résilience contre des attaques comme le ‘prompt injection’ et contribuons à des standards Internet ayant un impact mondial », explique-t-il.
Il ajoute que l’objectif est de rendre OpenShield apte à faire face aux menaces futures, notamment celles liées à l’informatique quantique, capable de compromettre les protections actuelles. Grâce à TLS 1.3, les échanges d’informations sont plus rapides, plus sûrs et plus fiables. En suivant les normes internationales édictées par l’IETF, ce projet garantit une sécurité durable et renforce la confiance dans les technologies d’IA. Le public peut ainsi avoir davantage confiance dans ces systèmes qui incarnent l’avenir de la technologie.
Poshan Peeroo avait déjà participé à un précédent IETF Hackathon avec Cyberstorm.mu. Il y avait contribué à des fonctionnalités telles que DNSSEC (extensions de sécurité du système de noms de domaine alignées sur le nouveau Trust Anchor 2026) et ssh-audit (un outil d’analyse de la sécurité des serveurs Secure Shell).
« Cette année encore, j’ai pu contribuer à l’IETF 123 grâce à Cyberstorm.mu, qui nous expose à des projets ayant un impact réel sur les standards Internet mondiaux. Tout cela a été possible grâce à l’équipe Cyberstorm.mu, qui m’a permis d’intégrer le groupe et a guidé chacun de mes projets », conclut-il.
Notons que le Resilient and Innovative Computing Research Group de l’Université de Maurice travaille en étroite collaboration avec le groupe Cyberstorm.mu.
Qu’est-ce que l’IETF ?
L’Internet Engineering Task Force (IETF) est une communauté internationale composée d’ingénieurs, de chercheurs et d’experts qui développent et promeuvent des standards ouverts (« open standards ») pour assurer le bon fonctionnement et l’évolution d’Internet. Son rôle est de définir des protocoles, des normes et de bonnes pratiques favorisant l’interopérabilité et la sécurité à l’échelle mondiale.
Cette réunion rassemble des spécialistes du monde entier pour collaborer sur des projets liés à la cybersécurité, à la performance et à l’innovation des technologies Internet, notamment dans les domaines de l’open source, des protocoles réseau et de la sécurité informatique.
L’IEFT d’ailleurs commence à travailler sur la standardisation de l’IA.

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