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IBA Act : l’Opposition maintient la pression

La Plateforme de l’Espoir estime que le gouvernement est le principal fautif s’agissant de la fermeture des frontières françaises aux voyageurs mauriciens.

Rencontrant la presse, samedi matin, à l’hôtel Le Suffren, Port-Louis, les dirigeants de la Plateforme de l’Espoir ont déploré l’attitude du gouvernement face au variant Omicron. Ils ont également appelé à continuer la lutte contre les amendements à l’IBA Act, votés cette semaine, au Parlement.

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Amendements à l’IBA Act - Paul Bérenger : «Il y a unanimité dans le pays contre cette loi»

Le leader du MMM est revenu sur les amendements controversés à l’IBA Act qui ont été votés mardi et qui ont eu l’assentiment du Président le lendemain. « Cette loi est un crime. À part le MSM, il y a unanimité dans le pays contre cette loi. La vitesse à laquelle le Président a donné son accord est incroyable », a souligné Paul Bérenger.

Il a lancé un appel aux radios privées. « Il ne faut pas craquer. Il ne faut pas baisser la tête et céder à la peur. Chacun doit faire son devoir. On va se battre devant la Cour suprême. Tout le monde doit serrer les rangs face à la dictature et à la corruption », a soutenu le leader du MMM.

Paul Bérenger a déploré les actions de la police contre ceux qui ont manifesté mardi contre les amendements à l’IBA Act qui viennent, entre autres, introduire des pénalités plus sévères contre les radios privées. «Des gens demandent le droit de tenir un rallye mobile le 3 décembre et la police attend le jeudi 2 décembre pour dire devant la Cour suprême qu’elle est d’accord parce qu’elle sait qu’ils n’auront pas le temps d’organiser l’événement. Je condamne aussi le harcèlement des participants à la manifestation pacifique de mardi dernier », a-t-il dit.

Petroleum Bill : Très regrettable 

Commentant l’Offshore Petroleum Bill, dont les débats reprennent ce mardi à l’Assemblée nationale, Paul Bérenger a trouvé que c’est « très regrettable ». Alors que Maurice demande Rs 6,5 milliards à la communauté internationale au nom de la protection de l’environnement et le changement climatique, a-t-il indiqué. 

Nando Bodha : « Maurice est déjà une République bananière »

Le leader du Rassemblement Mauricien, Nando Bodha, est d’avis que « Maurice est déjà une République bananière » et avance que « personne ne croit plus en nos données. Tout le monde sait que Maurice n’est pas safe ».

Il a déploré les nominations à la tête des institutions, s’appuyant sur son expérience en tant qu’ancien ministre et ancien secrétaire-général du MSM, pour étayer ses dires. « Kan Lakwizinn vous dit de nommer telle personne, il faut la nommer. Et quand vous êtes nommé, il faut exécuter les ordres. Peu importe votre position », a-t-il avancé.

Le leader du Rassemblement Mauricien a pris pour exemple le président de la République qui, dans de nombreux cas, « aurait pu assumer ses responsabilités  ‘in his own deliberate judgement’ ». Nando Bodha a cité les récentes nominations à la tête de l’Electoral Supervisory Commission et à la Financial Intelligence Unit (FIU). «Alors que nous venons, avec beaucoup de peine, de sortir de la liste grise de la Financial Action Task Force et de la liste noire de l’Union européenne, on nomme une personne qui était candidat du MSM alors qu’un des principes fondamentaux dans le monde pour des agences de ce type est de ne pas placer des ‘politically exposed persons’ à leur tête. Maurice est en porte-à-faux avec les principes internationaux. De plus, le père de cette personne siège sur le board de l’Icac. C’est un exemple typique de comment Lakwizinn nomme sans prendre en considération l’impact de Maurice comme centre financier », a-t-il expliqué.

Nando Bodha parle ici de Vikash Peerun, candidat battu du Mouvement Socialiste Militant (MSM) à Belle-Rose/Quatre-Bornes (no 18), dont le père, Narainkrishna Peerun, est un des trois membres du board de l’Icac.

Il a aussi dénoncé la nomination de Prakash Maunthrooa, conseiller du Premier ministre, à la présidence d’Airports of Mauritius Ltd et de Mauritius Duty Free Shopping Paradise. Il a rappelé que la Plateforme de l’Espoir était également contre la nomination de Ken Arian comme CEO d’Airport Holdings Ltd.

Roshi Bhadain : « C’est la responsabilité du Président d’empêcher ce genre d’abus »

Le leader du Reform Party, Roshi Bhadain, a déploré la vitesse à laquelle les amendements à l’IBA Act ont été votés et mis en pratique. À son avis, c’est à cause de la situation sanitaire extrêmement grave qui prévaut dans le pays. « Ils ne peuvent plus entendre les critiques de la population qui s’exprime dans les médias et sur les réseaux sociaux. Le gouvernement sait qu’il a failli lamentablement,, alors la solution pour lui est qu’il faut bloquer les radios », a-t-il affirmé.

Roshi Bhadain reproche à Pradeep Roopun, garant de la Constitution en tant que président de la République, de s’être précipité pour donner son accord aux amendements à l’IBA Act, alors qu’il contiendrait des clauses anticonstitutionnelles. « C’est la responsabilité du Président d’empêcher ce genre d’abus. Il ne réalise pas qu’il est le dernier rempart  pour la protection de notre Constitution», a-t-il conclu.

Omicron - Xavier-Luc Duval : «Pourquoi le séquençage prend-il autant de temps ?»

Le leader de l’opposition a déploré qu’à l’heure du variant Omicron, le ministère de la Santé ne soit toujours pas en mesure de donner des résultats de séquençage rapidement. Alors que d’autres pays ne mettent que 24 heures pour obtenir ces résultats, à Maurice, il faut compter deux à trois semaines. « Où le ministère a-t-il acheté son appareil de séquençage ? À la parfumerie, à la quincaillerie ou dans une pâtisserie ? Pourquoi le séquençage prend-il autant de temps ? C’est une question qui doit être éclaircie », a lancé Xavier-Luc Duval.

Il est d’avis que nous sommes revenus à la case départ. Après la réouverture des frontières le 1er octobre, voilà que des pays ferment quasiment leurs frontières avec Maurice. Selon Xavier-Luc Duval, l’absence de transparence totale sur la situation réelle de la Covid-19 dans le pays est à l’origine de l’isolement progressive de Maurice. « Le gouvernement a systématiquement menti aux Mauriciens et à la communauté internationale. Il a menti concernant le nombre de personnes infectées et surtout sur le nombre de personnes décédées depuis le mois d’août. Ce n’est qu’à travers les Private Notice Questions et les questions parlementaires que les Mauriciens apprennent la vérité », a-t-il soutenu.

Pour Xavier-Luc Duval, le Premier ministre adjoint et ministre du Tourisme, Steven Obeegadoo, n’est pas exempt de reproches. « Alors que nous enregistrions 30 morts par jour, il invitait une soixantaine de tour-opérateurs étrangers à Maurice. En plein pic de la crise, le 17 novembre dernier, il leur disait que tout allait bien et qu’il y avait peu de pays dans le monde qui pouvaient offrir les mêmes conditions sanitaires que Maurice. Le lendemain, le ministère de la Santé envoyait un SOS à La Réunion à travers l’ambassade de France pour avoir de l’oxygène en urgence. (…) Le gouvernement a voulu banaliser le nombre de cas positifs, le nombre de morts et de personnes malades », a estimé le leader de l’Opposition. 

Tout ceci fait que, a-t-il ajouté, les autorités mauriciennes souffrent aujourd’hui d’un déficit de confiance au niveau international. Des pays qui ne croient plus en la version officielle, ayant décidé d’agir pour protéger leurs compatriotes

Xavier-Luc Duval insiste sur le fait qu’il faut «régler la situation sanitaire durablement ». « Pour ce faire, la ‘booster dose’ est primordiale. De plus, le ministère de la Santé doit se procurer des médicaments dernier-cri et rechercher l’expertise médicale étrangère ainsi que de l’aide de l’Inde et de la France. Il faut aussi un changement à la direction de l’ENT, car ce qui s’y passe est inhumain », a-t-il affirmé.

 

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