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Hurmila Routho : une militante passionnée du septième art

Fille de militant, Hurmila Routho suit les pas de son père. Photos : Rajenee Panchoo

Hurmila Routho troque souvent son manteau d’enseignante et de politicienne pour endosser celui de réalisatrice de court-métrages. Elle a plus d’un tour dans son sac et cache bien des talents derrière son look classique. À 36 ans, ce membre exécutif de l’aile féminine du MMM raconte son parcours et sa passion pour le septième art.

Hurmila Routho, enseignante d’anglais au collège DAV, compte douze ans dans le métier. Fille de Devanand Routho, un des combattants mauves de la première heure et militant de base, elle est tombée dans la marmite mauve très jeune. En effet, la fibre politique coule dans ses veines.

Hurmila Routho
L’année dernière, ils ont remporté le 4e prix, soit le Best Public Vote Award, de l’Intercollege Film Competition.

« Je suis née en 82, l’année même où le Mouvement militant mauricien (MMM) prend le pouvoir dans le pays », confie-t-elle. Son enfance et son adolescence ont été bercées par l’univers des campagnes électorales. « Le mauve est une couleur qui a toujours prédominé dans ma vie. Je me souviens encore des pots de farine pour coller les affiches dans la voiture lorsque j’accompagnais mon père », raconte-t-elle. « Le mauve était présent partout : fleurs, vases ornant le salon, et jusqu’au sac que portait maman. »

Emportée par l’amour du social, déjà très jeune, elle suivait les traces de son père et aimait aider les gens. « C’était naturel et normal pour moi, j’étais passionnée par tout ce que mon papa faisait à l’époque. » Et pourtant, ce dernier était souvent absent de la maison. Lorsqu’on se couchait, il n’était pas encore rentré et le matin, il dormait encore lorsque nous partions à l’école. C’est ma mère qui endossait le rôle de père.
La vie ne lui a pas fait de cadeaux. Elle perd son père à l’âge de 17 ans. Face aux épreuves de la vie, Hurmila ne baisse pas pour autant les bras. Après ses études secondaires, cette amoureuse de littérature, qui dévore les livres, décide de faire des études de langues. Elle devient enseignante par la suite, sa passion pour la littérature lui ayant été transmise par sa prof. « Elle était pour moi un role model et m’a servi d’exemple dans mon choix de carrière. »

Politique

Le déclic pour la politique n’est pas survenu tout de suite pourtant pour Hurmila. La jeune fille connaît un premier frottement avec la politique après le collège, mais ce n’est qu’en 2010 qu’elle décide de faire un retour aux sources. « Au fond de moi, j’ai toujours été militante durant toutes ces années. » Elle intègre officiellement la régionale no 17 Curepipe-Midlands cette année-là.

Celle qui était entrée comme un simple membre du parti s’est vite frayée un chemin dans la cour des grands en faisant ses preuves. Elle s’est vue occuper des postes plus importants : secrétaire de l’aile féminine, présidente de l’aile féminine, représentante du comité central. Elle siège actuellement sur le Board de MMM Tv et dans l’exécutif de l’aile nationale féminine.

Huit ans plus tard, son parcours politique lui a permis de s’épanouir. « Mes parents ont toujours privilégié cette proximité avec les autres. Et ce qu’ils m’ont inculqué m’est très utile aujourd’hui. J’ai le contact humain facile grâce à eux. » Cette facilité à aborder les gens a aussi joué en sa faveur, lors de ses débuts sur le terrain, mais aussi dans sa vie d’enseignante.

Hurmila aurait pu choisir d’user de la notoriété de son père dans la circonscription no 18 pour percer dans la politique, mais a choisi de faire ses débuts au no 17. « Ce n’était pas gagné d’avance, parce que j’étais la fille d’un militant connu. » Ce n’est pas pour autant qu’elle s’est laissée décourager.

Amour pour le cinéma

Hurmila Routho
Avec ses élèves, elle partage aujourd’hui sa nouvelle passion pour le tournage de films courts.

Cet acharnement se ressent aussi dans son quotidien, autant dans son travail d’enseignante que dans ses engagements. En effet, Hurmila se découvre un amour pour le tournage de court-métrages. « L’année dernière, un de mes élèves me montre une brochure du ministère des Arts et de la Culture, qui organisait un concours de courts-métrages. À l’époque, nous n’avions ni les moyens ni le matériel pour réaliser un film », fait-elle ressortir.

Ne baissant pas les bras, elle fait une demande auprès du recteur du collège, qui accepte volontiers d’investir dans le matériel, afin d’encourager les jeunes à suivre cette voie. Avec un groupe d’élèves, l’enseignante d’anglais lance alors le premier ciné club du collège.

Du maquillage à la réalisation, en passant par la production, Hurmila touche à tout et se découvre une passion pour cet univers qui lui était encore inconnu jusqu’alors. L’année dernière, le fruit de leur travail est récompensé. Ils remportent le 4e prix, soit le Best Public Vote Award.

Hurmila Routho
En plein tournage de leur film «Lavenir».

En 2018, elle décide de poursuivre l’aventure cinématographique en participant à un concours organisé par le Rotaract de Grand-Baie. « Nous devions réaliser un mini-clip de trois minutes et nous avons remporté le premier prix », raconte-t-elle. Ce clip, intitulé Pardon mama, a d’ailleurs récolté 100 000 vues.

La réalisatrice en herbe ne s’arrête pas en si bon chemin. Avec une dizaine d’élèves, ils participent cette année à l’Intercollege Film Competition organisée par la Mauritius Film Development Corporation. Elle consacre de longues heures après l’école à cette nouvelle passion et n’hésite pas à prendre sur son temps libre pour accompagner son groupe d’élèves lors des tournages. « Nous avons sillonné l’île pour tourner les différentes parties de notre court-métrage intitulé Lavenir », explique-t-elle.

 

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