Human Rights Association : des avocats déclarent la guerre aux abus des droits de l’Homme

Human Rights Association C’est l’affaire Gaiqui qui a motivé les six avocats à fonder la Human Rights Association.

Une nouvelle association a vu le jour le jeudi 1er février. Il s’agit de la Human Rights Association, dont le rôle premier sera de militer pour le respect des droits humains. Elle entend éduquer la population, particulièrement les membres de la force policière, sur le sujet.

«C’est une nouvelle ère qui commence. Nous sommes une nouvelle génération. Nous ne tolérerons pas de tels abus. Ceux qui ne peuvent pas s’adapter à la civilisation savent où ils doivent se retirer. » Ces propos de l’avocat Neelkanth Dulloo en référence à l’affaire David Gaiqui donnent déjà le ton sur la mission que souhaite mener la Human Rights Association. C’est d’ailleurs une photo de ce dernier, nu et enchaîné à une chaise dans les locaux de la Criminal Investigation Division (CID) de Curepipe, qui a poussé le groupe de six avocats à fonder cette association.

Celle-ci sera une plateforme dynamique dont le but est d’aboutir à des résultats concrets. Me Erickson Mooneapillay souligne que Maurice a pris des engagements internationaux contre la torture. « Ne sous-estimez pas notre capacité à saisir les instances internationales contre ceux qui ont recours à la torture ou ceux qui s’en rendent complices. » 

Me Sanjeev Teeluckdharry, l’un des principaux artisans de ce projet, affirme que la Human Rights Association viendra avec plusieurs propositions de réforme car il estime que plusieurs lois sont anachroniques et ne répondent plus aux aspirations de la société contemporaine. 

Démarche apolitique 

« Certaines lois datent du XIXe siècle et demandent à être actualisées, voire abrogées. Nous devons nous inspirer des plus grandes démocraties du monde pour rendre le système pénal plus efficace et sauvegarder les droits fondamentaux de chaque citoyen de notre République. » 

Me Sanjeev Teeluckdharry, qui est aussi Deputy Speaker de l’Assemblée nationale et membre du Mouvement socialiste militant, précise toutefois que sa démarche est « totalement apolitique » : « Nous sommes réunis par notre serment d’avocat bien que nous soyons de divers bords politiques. Je vais me retirer en temps et lieu pour qu’il n’y ait pas de connotation politique », ajoute-t-il. 

Les six membres fondateurs de la Human Rights Association sont Mes Sanjeev Teeluckdharry, Neelkanth Dulloo, Anoup Goodary, Deepak Rutnah, Erickson Mooneapillay et Neeven Moonesamy. Me Anoup Goodary appelle tous les avocats à se joindre à eux tandis que Me Neeven Moonesamy a précisé qu’ils ne sont pas en confrontation avec la police mais prêts à travailler ensemble. Quant à Me Deepak Rutnah, il déplore l’existence d’une Constitution « vase à fleurs ». 

 

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