HSC 2016 : quand l’excellence n’est pas au rendez-vous

Le taux de réussite aux examens du Higher School Certificate en 2016 a connu une hausse par rapport à 2015. Il est passé à 75,46 % contre 75,31 %. Si la performance globale des candidats s’est améliorée, la qualité, par contre, n’a pas suivi la tendance.

« Les élèves ne fournissent pas suffisament d’effort pour leurs études. Les enseignants ne cessent de les conseiller et de les encourager, mais ils se contentent du minimum. Cela se voit dans les résultats », constate Yogesh Sanmukhiya, le recteur du Modern College de Flacq.

En analysant la performance dans les différentes matières, le recteur du Modern College de Flacq déplore le changement d’attitude chez les élèves. Il remarque que ces derniers ne fournissent pas l’effort nécessaire pour obtenir de meilleurs notes. «  Les élèves aujourd’hui vont travailler pour obtenir que les points requis pour réussir. Ils ne fourniront pas l’effort pour avoir ce qu’on appelle un ‘joli résultat’ », dit-il.

Selon le recteur, certaines raisons pourraient expliquer ce changement. Cette génération n’a pas connu la misère. « A l’époque les enfants se réveillaient tôt pour accomplir des tâches ménagères, avant de se rendre à l’école. Aujourd’hui, très peu feront l’effort voulu. C’est dommage ! », insiste le recteur.

Citant l’accès à la technologie, Yogesh Sanmukhiya s’interroge sur son utilisation par les élèves. « En parcourant les devoirs, nous voyons que beaucoup d’élèves ne font pas l’effort d’aller en profondeur dans les sujets qu’ils veulent traiter. Au bout du compte, c’est le résultat final qui en pâtit », poursuit-il.

Performance en Anglais

« Les résultats en General Paper (GP) démontrent qu’il n’y a que 10 % des candidats qui décrochent les meilleures notes. Plus de 50 % obtiennent les grades ‘D’, ‘E’ ou encore ‘U’… », note, pour sa part, le pédagogue Mahend Gungaparsad.

Selon les derniers chiffres, 89,52 % des candidats ayant pris part à l’examen l’ont réussi. Sur les 10 275 candidats, 1 008 ont obtenu un ‘A’, 1 648 un ‘B’, 2 594 un ‘C’, 2 384 un ‘D’, 1 564 un ‘E’ et 1 077 la note ‘U’. Au niveau de la littérature anglaise, sur les 1 245 candidats ayant pris l’examen, dix ont décroché un ‘A+’, 11 un ‘A’, 47 un ‘B’, 141 un ‘C’, 292 un ‘D’, 362 un ‘E’ et 345 un ‘U’.

L’enseignant fait ressortir que contrairement aux autres matières, le GP est complexe. « Les examinateurs attendent que les candidats fassent preuve de maturité, qu’ils fassent montre d’originalité dans leurs réponses et puissent s’exprimer clairement », soutient l’enseignant d’anglais. Il insiste que 60 % des points sont basés sur l’originalité et la maturité et 40 % sur le langage.

Différence de niveau

Mahend Gungaparsad est d’avis qu’il y a une grande différence dans le programme d’études d’un candidat du School Certificate (SC) et celui du HSC. « Pour réussir le HSC, il est demandé au candidat d’avoir un esprit critique, alors que pour le SC, c’est la base qui est attendue. L’opinion du candidat est requise, il doit s’appuyer sur des faits, des chiffres dans ses réponses. Souvent, les élèves répondent de manière générale et cela n’est pas à la satisfaction des examinateurs », insiste l’enseignant.

Mahend Gungaparsad se veut aussi rassurant. En tant qu’enseignant, il fait observer aux élèves qu’ils peuvent réussir en développant une culture de lecture. « Les questionnaires ont évolué, les difficultés aussi. Les élèves doivent lire, comprendre tous les types d’informations disponibles dans les livres et sur le Net, pour être capables de répondre aux exigences des examinateurs. »

Sciences

Les matières scientifiques requièrent beaucoup de rigueur. L’enseignant Manoj Sunassee fait ressortir que les questionnaires respectent le niveau attendu pour cette classe qui est aussi la fin du secondaire. « La réussite dans les matières scientifiques est simple, même si elles sont redoutées par beaucoup d’élèves. L’élève doit être appliqué, discipliné. Il doit travailler les anciens questionnaires d’examens », conseille l’enseignant.

Un coup d’œil sur les résultats démontre que quatre candidats sur 472 ont obtenu un ‘A+’ ; 16 s’en sont sortis avec un ‘A’. En chimie, 204 candidats sur 2 238 ont obtenu un ‘A+’ et 201 un ‘A’. En physique, 301 ont obtenu un ‘A+’ sur les 2 686 candidats qui se sont présentés aux examens et 237 ont décroché un ‘A’.

Économie

L‘économie est très redoutée. Les statistiques de la cuvée de 2016 démontrent que 89 candidats ont obtenu un ‘A+’ et 198 un ‘A’ sur un total de 2 869 participants. Avinash, qui enseigne dans un collège d’État pour filles, fait remarquer qu’il y a plusieurs raisons qui peuvent expliquer pourquoi très peu de candidats obtiennent les meilleures notes.

Il affirme également que l’économie « est une matière qui requiert beaucoup de logique ». La difficulté de plusieurs élèves est d’avoir un esprit critique. Par ailleurs, selon l’enseignant, « certains élèves qui choisissent cette matière en HSC n’ont pas le niveau requis ». Avinash fait ressortir qu’avec l’option de passer en classe supérieure avec un ‘Credit’ ou moins, pose parfois problème. « En tant qu’enseignant, nous avons des élèves qui ont obtenu un ‘Credit’ ou un ‘Pass’ en Économie. Il y a aussi ceux qui découvrent cette matière. » Il insiste que pour le réussir, les élèves doivent faire preuve de maturité.

« Pour réussir, l’élève doit trouver du temps pour lire et comprendre le contenu des manuels. Ce sont des aides utiles pour les études. Le drame est qu’ils n’utilisent pas les notes de référence et les livres sous prétexte qu’ils sont volumineux. J’insiste qu’ils sont utiles pour réussir en économie… », indique-t-il.

Performance de 2013 à 2016