Live News

Hôtellerie : zoom sur le recrutement et les nouvelles perspectives

L’échange a mis en lumière les multiples opportunités qu'offre le secteur.

Dans le cadre de la Journée mondiale du tourisme, les professionnels des métiers de l’hôtellerie ont organisé, le jeudi 25 septembre, à l’hôtel Ravenala Attitude, une table ronde sur le thème : « Pourquoi choisir une carrière dans l’hôtellerie aujourd’hui ? ». Cet échange a mis en lumière les opportunités qu’offre le secteur, tout en évoquant les défis liés au recrutement et à l’évolution des métiers.

Publicité

L’hôtellerie mauricienne est en quête de talents. Alors que ce pilier de l’économie locale continue de croître, attirer les jeunes vers ses métiers reste un défi majeur. Entre préjugés persistants, attentes générationnelles et transformations technologiques, le secteur se réinvente. Des intervenants, dont des directeurs d’hôtels, des responsables de ressources humaines et des managers, ont partagé leurs expériences et réflexions pour inspirer la nouvelle génération. Trois thématiques fortes se dégagent : les défis du recrutement des jeunes, la diversité des emplois disponibles et l’émergence de nouveaux métiers liés aux transformations technologiques et sociales.

Recrutement

Le constat est unanime : la pénurie de main-d’œuvre locale représente le principal défi des hôteliers mauriciens. Emmanuel Miandy, Executive Housekeeper à Constance Belle Mare Plage, résume la situation. « Le manque de main-d’œuvre reste le plus gros défi pour les hôteliers. Les jeunes ont des préjugés par rapport aux métiers de l’hôtellerie », dit-il. Ces préjugés tournent souvent autour de l’idée que les métiers de l’hôtellerie sont difficiles, exigeants en temps et peu valorisés. Jean-Claude Couronne, assistant HR Manager au Méridien, souligne pourtant l’existence de parcours de progression motivants. « Ce qui est passionnant, c’est que lorsque nous recrutons des jeunes, c’est avec l’intention de les former et de les accompagner vers une évolution de carrière, que ce soit dans la restauration, la cuisine ou l’hébergement. Avec le Marriott Group, présent à Maurice, mais aussi à l’international, les jeunes bénéficient même d’opportunités de mobilité mondiale. »

Pour Sonia Duval, directrice de l’hôtel Canonnier Beachcomber, le problème réside surtout dans l’image que les jeunes se font du secteur. « L’hôtellerie, ce n’est pas uniquement un salaire. C’est aussi plein d’avantages à côté, une véritable leçon de vie. Il faut casser les préjugés et montrer que chacun peut trouver sa place, selon ses talents », avance-t-elle. Même son de cloche d’Elodie Sooriah, directrice de Véranda Grand-Baie. « J’ai commencé au bas de l’échelle avant de gravir les échelons. Et je ne suis pas la seule. De nombreuses success stories existent dans notre secteur. Les parents comme les jeunes doivent venir à notre rencontre pour voir concrètement les possibilités », fait-elle ressortir.

Cependant, les attentes de la nouvelle génération sont différentes. Selon Dilsaad Begum Rossaye, Executive Housekeeper à Tamassa Bel-Ombre, les jeunes cherchent davantage de flexibilité, surtout pour profiter de leurs week-ends. « Et nous adaptons nos rosters et proposons des horaires flexibles pour répondre à ces attentes », dit-elle.

Face à ce défi d’attractivité, certains hôtels vont à la rencontre des jeunes dans leurs villages et organisent des journées découvertes. « Nous donnons la chance aux jeunes, même sans expérience, de découvrir un métier qui n’est pas compliqué et qui permet d’échanger avec différentes cultures. Ce qui peut même ouvrir la porte à une carrière internationale », avance Veer Purseed, Resident Manager à Solana Beach.

Pour Ashvina Busviah, Group People Manager du groupe Attitude, le chantier est clair : il faut mobiliser les talents mauriciens et améliorer l’image du secteur. « L’attractivité passe par une meilleure communication des avantages, un engagement envers la jeune génération et l’implication des parents et des établissements éducatifs », estime-t-elle. En somme, pour attirer les jeunes vers l’hôtellerie, un travail de pédagogie est utile. Et il faut s’adapter aux nouvelles attentes et valoriser les carrières offertes.

Offres d’emploi

La demande en main-d’œuvre est massive. Chaque grand groupe hôtelier de l’île compte des dizaines de postes vacants.

Constance Belle Mare Plage recherche plus d’une cinquantaine de collaborateurs, allant des valets de chambre aux superviseurs et head housekeepers.

Marriott Group, avec ses trois établissements mauriciens, a plus de 200 postes à pourvoir : environ 80 au Méridien, 70 au Westin Turtle Bay et 60 au St Regis. Ces offres couvrent tous les départements : réservation, restauration, bar, maintenance, jardinage et cuisine.

Tamassa Hotel propose aussi une cinquantaine de postes, incluant les départements opérationnels classiques comme le housekeeping et la restauration, mais également des fonctions liées aux relations publiques et au marketing.

Solana Beach Mauritius dispose d’une quinzaine de postes, allant du front office à la cuisine, en passant par le F&B, le housekeeping et même des postes de management.

Cette diversité illustre la richesse des carrières dans le secteur. Comme le rappelle Veer Purseed, « servir avec le sourire, échanger avec des cultures locales et internationales, c’est déjà un métier enrichissant. Mais surtout, ces postes offrent une formation pratique et l’opportunité de se développer vers des responsabilités plus grandes. » De plus, la mobilité interne est encouragée. Un employé qui commence au front office peut demain se réorienter vers les ressources humaines, la réservation ou le marketing. Cette polyvalence, pour Elodie Sooriah, constitue un véritable atout pour développer des compétences transversales et bâtir une carrière solide.

Nouveaux métiers

Si l’hôtellerie conserve ses métiers traditionnels comme la réception, la cuisine, le housekeeping, la restauration, elle est aussi en pleine transformation. La numérisation, l’intelligence artificielle (IA) et l’évolution des attentes des clients créent de nouvelles fonctions.

Pour Emmanuel Miandy, des postes liés à l’audit, au numérique et à l’IA apparaissent. « Nous utilisons l’IA pour trouver des idées de décoration des chambres, par exemple. »

« Les nouveaux métiers se concentrent aussi sur la communication et le revenue management, avec des analystes capables de suivre l’évolution des ventes en ligne et de maximiser les revenus », ajoute Jean-Claude Couronne.

Sonia Duval observe davantage une évolution des responsabilités qu’une rupture. « L’IA fait désormais partie du quotidien et vient enrichir nos métiers. C’est un outil que la nouvelle génération saura maîtriser. »
Elodie Sooriah insiste sur l’importance croissante des réseaux sociaux. « Nous avons des jeunes qui gèrent TikTok et d’autres plateformes. Nous intégrons aussi des préoccupations comme l’animal welfare et l’accessibilité, qui deviennent de vrais départements. Les opportunités sont énormes. »

La qualité de service reste également un terrain d’innovation. Veer Purseed évoque l’émergence du quality assurance comme une fonction-clé pour garantir des standards élevés face à une concurrence accrue. « Aujourd’hui, les supports papier disparaissent au profit des QR codes et des écrans tactiles. Nous avons besoin de professionnels capables d’adapter ces nouveaux outils à l’expérience client. »
Selon nos interlocuteurs, ces nouveaux métiers, hybrides et transversaux, ouvrent des perspectives inédites. « Ils combinent compétences technologiques, sens du service et créativité, confirmant que l’hôtellerie n’est pas un secteur figé, mais au contraire en constante évolution », affirment-ils. 

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !