Sur 31 hôtels listés dans le Top 100 des entreprises, une douzaine d’établissements ont enregistré des pertes totalisant près de Rs 1,8 milliard. Pour les observateurs, il faudra encore plusieurs années avant que l’industrie touristique ne retrouve sa santé financière.
Publicité
Si New Mauritius Hotels demeure le leader dans le secteur de l’hôtellerie en termes de chiffres d’affaires, le groupe enregistre, toutefois, des pertes importantes, soit de l’ordre de Rs 758 millions pour l’année se terminant à septembre 2016. NMH n’est, toutefois, pas le seul établissement hôtelier à subir des pertes. C’est le cas notamment de Sun Ltd et de SRL Touessrok Hotel, entre autres (voir tableau plus loin).
Pour Jocelyn Kwok, CEO de l’Association des hôteliers et restaurateurs de l’île Maurice (AHRIM), c’est « la lente sortie de crise depuis 2009 » qui explique le « fait que la plupart des hôtels ont enregistré quatre à cinq années de pertes opérationnelles ». « C’est le genre de performance financière qui pèse sur leurs ressources, leur trésorerie et leur niveau d’endettement », souligne-t-il. Même si, aujourd’hui, poursuit Jocelyn Kwok, on dit que l’industrie va nettement mieux, « il nous faut plusieurs années de performances positives, telles que nous avons connu depuis 2015 pour que l’industrie retrouve sa santé financière ».
Quant à Sen Ramsamy, directeur général du Tourism Business Intelligence, il ne se dit pas « surpris » par la performance de ces hôtels. « Je tire la sonnette d’alarme depuis très longtemps, mais c'est un cri dans le désert. Je maintiens que le succès du tourisme ne se mesure pas au nombre d’arrivées touristiques, mais en termes de revenus, d'emplois, de valeurs ajoutées. Les chiffres d'arrivées touristiques ne sont qu'un mirage qui plaît à certains, malheureusement », décrie-t-il.
En termes de dépenses moyennes par touriste, ajoute-t-il, Maurice est bien loin derrière ses concurrents, notamment les Maldives, les Seychelles et même le Sri Lanka. « Un simple exercice arithmétique démontrerait que si notre pays connaissait les mêmes dépenses par touriste qu’aux Maldives, nos recettes touristiques auraient dépassé les Rs 100 milliards cette année. Nous sommes très loin derrière », explique notre interlocuteur.
Pour Sen Ramsamy, plusieurs facteurs expliquent le niveau élevé de la dette du secteur hôtelier : un taux de remplissage bas malgré les places dans les avions, le coût des opérations, le prix moyen des chambres, le coût élevé des rénovations, le système all-inclusive, « qui tue la destination à petit feu ou encore le concept Airbnb que les autorités semblent encore ignorer, sans oublier le fait aussi que les touristes que nous attirons vers nos rives dépensent relativement peu à Maurice, comparativement à d’autres pays ».
Ces hôtels qui font des pertes
|
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !