Véritable repaire de drogués et aberration visuelle, le bâtiment qui abritait l’hôtel Europa, à Curepipe, pourrait bien vivre ses derniers moments.
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Inoccupé depuis plus de 10 ans, l’immeuble a été la proie d’un incendie vendredi de la semaine dernière. La municipalité y voit une opportunité de s’en débarrasser. « Nous attendons l’avis de notre conseil légal pour savoir si on peut le raser ou pas », a déclaré le maire Hans Marguerite.
Laissé à état d’abandon, l’hôtel Europa défigure la partie principale de Curepipe, c’est-à-dire les alentours de la gare. Toute personne se rendant à la ville lumière ne peut se sentir en sécurité en passant à côté de l’édifice de cinq étages à l’entrée de la rue Lees. « Nous avons fait plusieurs tentatives pour le démolir, mais en vain. Personne n’a pu certifier que le bâtiment représentait un danger structurel et rien n’a donc pu être entrepris pour le raser », a confié Ananda Rajoo, ancien maire de la ville.
La pierre d'achoppement à la démolition de l'immeuble en ruine est le nombre d'héritiers qui se partagent la propriété et qui ne sont pas sur la même longueur d'onde. Ils sont une dizaine et certains d’entre eux vivent à l’étranger. Ils ne parviennent pas, non plus, à trouver un accord sur l'option de démolition. Du coup, seules les autorités compétentes peuvent le faire, à condition que l’immeuble représente un danger et menace de s’effondrer d'après la loi. « C’est une vraie épine dans le pied des administrations successives de Curepipe », a commenté Ananda Rajoo.
Pourtant, le destin de l’hôtel Europa devait être tout autre. Au début des années' 70, il devait devenir une référence dans la région. L’objectif était d’attirer une clientèle étrangère. Deux millions de roupies furent ainsi investies par la famille Allaraksingh. Dhipnarain, Jeenarain et Lutchmeenarain Allaraksingh furent désignés directeurs de la compagnie qui vit le jour en 1973.
Un restaurant de 200 couverts, baptisé « Restaurant du Lac », ouvrit les portes et une discothèque y fut aménagée. Salle de réception, boutique de produits artisanaux, agence de voyages et un bar complétèrent le tout. Il devint aussi un lieu populaire pour la tenue d’activités politiques. Mais les affaires finirent par se détériorer après quelques années d’opération jusqu'à ce que l'établissement connaisse le sort qui lui est sien aujourd'hui : un repaire malfamé et dangereux !
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