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Horaires restrictifs contestés : le gouvernement craque face aux responsables d’auto-école

auto-école Depuis mars, les moniteurs ne sont plus autorisés à instruire leurs élèves dans toutes les voies de Port-Louis ou de Curepipe à longueur de journée.

Les moniteurs d’auto-école sont mécontents des restrictions horaires imposées pour l’apprentissage de conduite dans les régions de Port-Louis et de Curepipe. Ils ont exprimé leur sentiment d’insatisfaction à travers une affaire en Cour et une rencontre avec des cadres du ministère à la suite de la mesure en vigueur depuis le 1er mars 2018. Cette levée de boucliers a forcé les autorités à revoir le mécanisme des nouveaux horaires. Un nouveau système est à l’étude.

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Revirement de situation. Les autorités, à savoir le ministère des Infrastructures publiques et la Traffic Management and Road Safety Unit (TMRSU), ont revu les nouveaux horaires pour les leçons de pratique imposés aux moniteurs des auto-écoles opérant à Port-Louis et à Curepipe. Le dossier, selon des hauts cadres de la TMRSU, a déjà été envoyé au State Law Office pour être avalisé. Ils n’ont pas été en mesure de donner plus de détails quant à l’introduction des nouveaux horaires.

Cette décision, selon des hauts gradés de la Traffic Branch, fait suite aux doléances des moniteurs peu après la mise en pratique de la nouvelle mesure visant à réduire les embouteillages dans la capitale. Dans leurs plaintes, les moniteurs d’auto-école se disent « mécontents » de cette nouvelle mesure.

L’inspecteur Shiva Coothen, responsable du service de presse de la police, explique qu’elle fait suite à la grogne de plusieurs automobilistes au sujet des embouteillages générés par des auto-écoles aux heures de pointe. C’est la raison pour laquelle, précise-t-il, que le ministère a introduit les restricted hours. Par rapport à la révision des horaires pour les leçons de pratique, Shiva Coothen souligne que cette mesure favorisera une fluidité dans le trafic routier.

Levée de boucliers

Des moniteurs d’auto-école rencontrés par Le Défi Plus ne mâchent par leurs mots. Ils concèdent, sous le couvert de l’anonymat, que c’est durant la matinée et dans l’après-midi qu’ils ont le plus d’élèves. « Les aspirants conducteurs préfèrent se rendre en cours avant ou après le travail. Les nouvelles restrictions stipulent que nous ne sommes pas autorisés à opérer dans les artères de la capitale à une certaine heure de la matinée et de la journée. Ces rues sont les points centraux de l’apprentissage pour la conduite, car les apprenants se retrouvent dans des conditions réelles d’examens en raison de la présence de panneaux de signalisation », explique un moniteur.

Manoj Rajcoomar, de la Driving Schools and Instructors Federation, avance que la levée de boucliers des moniteurs d’auto-école remonte à avril. Si certains, dit-il, ont logé une affaire en Cour contre les autorités, d’autres ont toutefois réclamé une rencontre avec les responsables du dossier auprès du ministère des Infrastructures publiques. Selon Manoj Rajcoomar, deux propositions ont été formulées : la révision des heures de restriction ou l’annulation complète de cette mesure.

« Notre étude démontre que les auto-écoles ne causent aucune obstruction sur les routes en raison du dual control permettant au moniteur de démarrer immédiatement le moteur du véhicule s’il s’éteint. Chose qui ne génère aucune embouteillage sur les routes », fait ressortir Manoj Rajcoomar.

Il soutient que « c’est la présence des voitures privées, dépourvues de dual control opérant comme auto-écoles qui cause parfois des embouteillages ». Il explique qu’une soixantaine d’auto-écoles « marron » opèrent dans la capitale, contre les 20 auto-écoles dûment enregistrées. « Les autres auto-écoles réparties à travers le pays viennent dans la capitale uniquement lors des examens de conduite », souligne Manoj Rajcoomar.

Les nouvelles restrictions concernant les horaires des leçons de pratique, dont Le Défi Plus détient une copie, sont très claires. Depuis le 1er mars, les moniteurs ne sont plus autorisés à instruire les aspirants conducteurs dans toutes les voies de Port-Louis, de Curepipe, ou encore sur l’autoroute M1/M2/M3, à longueur de journée. Cette pratique est en vigueur uniquement en jours de semaine. À Port-Louis, les moniteurs sont désormais autorisés à opérer de 6 heures à 10 heures et de 15 heures à 19 heures. Dans la région de Curepipe, les horaires sont de 8 heures à 10 heures et de 13 heures à 17 heures.

Les artères de la capitale non autorisées sont les rues Mgr Leen, en passant par rue Labourdonnais jusqu’à Bell-Village, Labourdonnais, Volcy Pougnet, Pope Hennessy, Jemmapes, SSR (ex-rue Desforges), Royale, La Chaussée, John Kennedy,  Moka, Deschartres et D’Entrecasteaux. Les voies importantes de la ville de Curepipe non autorisées aux auto-écoles durant certaines heures de la journée sont les rues Winston Churchill, du Jardin Botanique,  Eucalyptus et Royale, à partir de la jonction de l’avenue Sivananda jusqu’à la jonction avec la rue Sir Celicourt Antelme.

Raymond et Taujoo évasifs

Sollicité au téléphone, Daniel Raymond, Road Safety Coordinator rattaché au ministère des Infrastructures publiques, n’a pas été en mesure de commenter les restrictions concernant les nouveaux horaires destinés aux auto-écoles. Idem pour le patron de la Traffic Branch, le DCP Muktar Din Taujoo. Ce dernier s’est contenté de rappeler que la présence des auto-écoles génèrent des embouteillages, d’où l’introduction de ces  restrictions.

 

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