La situation sanitaire dans certains hôpitaux est pitoyable. Une patiente cancéreuse âgée de 89 ans, hospitalisée à Candos, a été mordue au visage par un rat. Certaines salles sont infestées de punaises. Autre aberration : l’ambulance a débarqué au domicile d’une patiente avec une bouteille d’oxygène vide ! Comment améliorer l’hygiène et le service de santé dans nos hôpitaux ? La question a été débattue dans l’émission « Au cœur de l’info » animée ce mercredi par Florence Alexandre.
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Pour améliorer l’hygiène dans les hôpitaux publics et la gestion de notre système de santé, le Dr Vasantrao Gujadhur suggère de créer des indicateurs permettant de mesurer et de suivre l’évolution de la situation mois après mois. « Il y a divers manquements à corriger (...) « Le ‘bed occupancy rate’ est une unité de mesure servant à avoir un aperçu du fonctionnement de nos hôpitaux, mais ce n’est pas suffisant », affirme l’ancien directeur de la santé. Le taux d’occupation des lits est très élevé, explique-t-il, et « il est important de ramener ce taux à moins de 80 % pour éviter les infections nosocomiales ». Il propose également que le Comité de contrôle des infections se réunisse au moins toutes les trois semaines.
« Les équipements défectueux doivent être réparés rapidement et un inventaire des médicaments doit être effectué régulièrement », poursuit le Dr Gujadhur. Il souligne l’importance de mettre en place des mesures pour assurer la sécurité des personnes et la qualité des soins prodigués dans nos établissements de santé.
Spécialistes aux urgences
Le Dr Dhanraz Gopal, directeur régional de la santé à l’hôpital Victoria de Candos, indique qu’un nouveau système a été mis en place dans l’établissement. Le département des urgences est désormais dirigé par des spécialistes et une sélection des cas est effectuée. « Ce modèle est en train d’être déployé dans d’autres hôpitaux du pays », précise-t-il. De son côté, le Dr Soobaraj Sok Appadu, directeur médical de l’hôpital ENT de Vacoas, reconnaît certaines lacunes dans le système hospitalier. « Cependant, nous travaillons à l’amélioration du système », assure-t-il.
Dératiseurs
Qu’en est-il de la présence de rongeurs et de punaises dans certaines salles de nos hôpitaux ? À la suite de plaintes formulées par des patients, le Dr Gopal annonce qu’une « vaste campagne de dératisation a été lancée par le département de lutte contre les rongeurs de l’hôpital Victoria ».
Le Dr Sok Appadu précise qu’un spécialiste de la lutte contre les rongeurs est chargé de poser des pièges à rats dans les hôpitaux et que le ministère de la Santé fait appel au secteur privé pour éradiquer les punaises. En outre, il soutient que le personnel chargé du nettoyage des salles respecte scrupuleusement les exigences de l’Infection Prevention Control. « Les matelas et les oreillers, recouverts d’une housse en caoutchouc, sont nettoyés et désinfectés à l’alcool après chaque patient. Le protocole est suivi à la lettre par le personnel », déclare-t-il.
Bouteille d’oxygène vide : une enquête en cours
« Une enquête a été ouverte pour situer les responsabilités et des sanctions seront prises », affirme le Dr Dhanraz Gopal, en réponse aux interrogations soulevées par le Dr Vasantrao Gujadhur concernant l’ambulance qui s’est rendue chez une patiente cancéreuse avec une bouteille d’oxygène vide. Le Dr Gujadhur a déploré d’autres « points noirs » tels que la mobilisation d’une ambulance au lieu du Samu et la présence d’un infirmier dans le véhicule.
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