Insectes rampants et volants et rongeurs pullulent dans les établissements hospitaliers. La situation est telle que le sujet sera évoqué ce mardi à l’Assemblée nationale. Du côté du ministère de la Santé, on soutient que des mesures ont été prises pour résoudre le problème.
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La nouvelle qu’un rat a mordu le visage d’une patiente au début du mois d’avril à l’hôpital Victoria a suscité l’indignation. Cet incident fait ce mardi l’objet d’une question parlementaire. Au Subramania Bharati Moka Eye Hospital, ce sont des fourmis ainsi que des cafards qui ont été vus rampant dans les chambres et les toilettes de l’établissement. Diverses sources ont informé que le problème existe également ailleurs, comme au Brown Sequard Mental Health Care Centre.
Dans un rapport conjoint de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et du ministère de la Santé daté de décembre 2021, la sonnette d’alarme avait déjà été tirée sur le fait que les hôpitaux mauriciens sont loin d’être aux standards internationaux concernant l’hygiène. Le document mentionnait aussi que les infections nosocomiales (infections acquises en milieu hospitalier) sont un problème majeur.
Lors du lancement des Infection Prevention Control (IPC) Guidelines en février 2022, le ministre de la Santé Kailesh Jagutpal avait pourtant souligné l’importance du contrôle des infections en milieu hospitalier et affirmé que son ministère s’était efforcé de mettre à disposition les ressources nécessaires pour renforcer les mesures de prévention. Mais eu égard aux récents incidents, force est de constater qu’il y a encore un gros travail à abattre, comme explique un membre de l’IPC.
Sanctions
« C’est le devoir de tout le personnel d’un centre de santé de signaler s’il y a des insectes ou rongeurs dans un établissement. Ce n’est pas uniquement la responsabilité de l’administration », fait remarquer notre interlocuteur qui n’a pas souhaité être cité. Il affirme qu’il y a pourtant des sessions de formation qui sont organisées régulièrement dans les divers établissements, mais les normes à respecter semblent être difficiles à assimiler, déplore-t-il. « Nous notons qu’il y a un laisser-aller à divers niveaux, en dépit des observations que nous faisons », dit-il. Las de cette situation, il annonce que des sanctions seront envisagées si aucune amélioration n’est notée.
Du côté des membres du personnel, des voix s’élèvent devant la surcharge de travail en raison du manque d’effectif. Mais pour le membre de l’IPC, cela ne devrait pas être une excuse pour ne pas faire son travail consciencieusement, dans le respect des normes établies. Il souligne par la même occasion que cela fait partie du « Scheme of service ». Pour lui, tout le personnel devrait s’imprégner de la culture de propreté. Mais il reconnaît qu’il y a un manque de supervision pour s’assurer que le travail est bien fait à tous les niveaux.
Geerish Soodhoo, responsables des plaintes au ministère de la Santé, explique que le département sanitaire de chaque établissement est chargé de veiller à la propreté et l’hygiène dans tous les centres de santé. Des exercices de dératisation et de désinfection sont aussi effectués régulièrement. Et selon les recommandations de ce département, le ministère a parfois recours à des services spécialisés en externe si les dispositions prises antérieurement n’ont pas donné les résultats escomptés. Il affirme que le problème de rats ne concerne pas tous les établissements hospitaliers mais a été noté notamment à l’hôpital Victoria.
Il en appelle lui aussi à la responsabilité de tout un chacun, y compris du public, de veiller à ce que la propreté règne dans les établissements de santé. Cela, en ne laissant pas traîner de la nourriture, par exemple, ceci étant une des causes de l’infestation des insectes et rongeurs, dit-il. Geerish Soodhoo invite également le public à rapporter tous les manquements afin que des mesures correctives puissent être prises.
Terminal cleaning
Le lit et le matelas doivent être désinfectés et le drap changé avant de pouvoir y installer un nouveau patient. Cela fait partie du « terminal cleaning ». C’est ce qu’a affirmé un membre de l’IPC. Or, cette règle d’or ne semble pas être respectée selon le témoignage de divers patients qui n’ont constaté qu’un simple changement de drap et de taie d’oreiller. Une patiente a même été horrifiée de constater qu’au lieu d’être changé, le drap est simplement retourné dans certains cas.
Selon un membre de l’IPC, la culture de la propreté fait défaut dans certains établissements de santé. Il estime que la formation du personnel doit être refaite et couplée à une formation continue, et que le système de gestion de la performance doit être plus rigoureux.
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