Hôpital public : les étrangers doivent sortir le portefeuille

Nos compatriotes ne s’en rendent pas compte.  Réputé pour ses traitements gratuits, le service public de la santé à Maurice a la cote auprès des étrangers. Certains ressortissants étrangers, à l’instar de Richard, un Belge de 56 ans, croyait d’ailleurs pouvoir bénéficier de ce privilège. L’étonnement de son épouse sera extrême en découvrant quelques petits détails (et règlements) qui font tiquer la dame.

Si l’hôpital public est ouvert à tous, le principe de gratuité des soins dépend en revanche des catégories de patients. Il y a ceux qui jouissent de la citoyenneté mauricienne et les non-citoyens.

Un professionnel de la santé de l’hôpital Jawaharlal Nehru, Rose-Belle, nous éclaire d’ailleurs sur le sujet. « Pour les patients étrangers, une facture est établie pour chaque traitement médical reçu. » Une information qui fait sourciller Nicole, une Mauricienne de Cité Mangalkhan. Elle avoue ignorer tout de cette pratique. « Mon conjoint, un Belge, a été mordu au mollet gauche par un chien, le dimanche 13 novembre vers 15 h 25 alors qu’il se baladait à pied au morcellement de Mare d’Albert », raconte la quinquagénaire.

Richard a été admis à l’hôpital Jawaharlal Nehru. Sa conjointe a, par la suite, été informée par le personnel de l’institution que chaque traitement lui sera facturé. « Une situation qui me plonge dans un grand embarras, car j’avais assuré à mon époux Richard que les soins seraient gratuits. Comment vais-je lui annoncer maintenant qu’il lui faudra débourser pour les soins reçus ? »

À l’hôpital, les règles sont claires : le patient étranger recevra sa facture avant qu’il ne quitte l’établissement. Le ministère de la Santé ajoute que les principes sont identiques dans tous les hôpitaux publics à travers l’île. « Ces règles ne s’appliquent cependant pas pour les dispensaires », indique l’attaché de presse du ministère de la Santé.