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Hôpital Dr A. G. Jeetoo : une altercation relance le débat sur la sécurité

Le personnel hospitalier attend des mesures concrètes pour lutter contre la violence sur leur lieu de travail. Cette notice est placardée dans pratiquement tous les établissements de santé.

Une violente altercation entre patients à l’hôpital Dr. A. G. Jeetoo a ravivé les inquiétudes sur la sécurité en milieu hospitalier. Entre agressions verbales et physiques, le personnel dénonce un climat d’insécurité persistant et réclame des mesures concrètes pour assurer leur protection.

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Un énième cas de violence s’est déroulé en milieu hospitalier. Cette fois, ce ne sont pas des membres du personnel qui ont été pris à partie, mais des patients. Une altercation entre membres du public, armés d’objets tranchants, a éclaté dans la soirée du jeudi 6 mars à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo, nécessitant l’intervention de la police. Un blessé est à déplorer. Il a dû être rapidement conduit en salle d’opération, selon les informations recueillies.

Cet incident vient s’ajouter à une série d’agressions en milieu hospitalier, dont beaucoup restent sous silence ou ne connaissent aucune suite. Les membres du personnel, eux, oscillent entre résignation et inquiétude. « On ne se sent pas en sécurité, car n’importe quand, il peut se passer quelque chose », confie un employé sous le couvert de l’anonymat. Une peur confirmée par Rajshree Thylamay, présidente de l’Union des travailleurs du ministère de la Santé. « Quand nous entendons ces actes de violence, nous avons peur en venant travailler. Nous ne savons pas à quel moment nous pourrions être agressés. » Elle déplore également une montée des exigences du public, souvent accompagnée d’attitudes agressives.

Face à ces violences, le ministre de la Santé, Anil Bachoo, avait exprimé son indignation en février dernier. « Je condamne avec la plus grande fermeté les récentes attaques contre nos professionnels de santé dans les hôpitaux. Nous sommes déterminés à améliorer l’expérience des patients, mais rien ne peut justifier de tels actes envers ceux qui consacrent leur vie à sauver les autres », avait-il déclaré sur sa page Facebook. Il avait également affirmé que le gouvernement ne tolérerait pas de tels comportements.

Interrogations sur les mesures 

À la suite de ces agressions, certaines mesures ont été mises en place pour renforcer la sécurité. Une présence plus visible des agents de sécurité et des rondes policières dans les couloirs des hôpitaux ont été instaurées. Pour certains, ces efforts témoignent d’une volonté d’améliorer la situation. « Le ministre de la Santé a pris une position assez ferme pour décourager les actes de violence envers le personnel hospitalier », affirme le Dr Meetheelesh Abeeluck, président de la Government Medical and Dental Officers Association (GMDOA). Tout en saluant ces initiatives, il insiste sur la nécessité d’une sensibilisation accrue et d’un changement de mentalité. « Nous sommes dans une situation où cette sensibilisation est devenue nécessaire » dit-il.

Cependant, d’autres estiment que ces mesures restent insuffisantes. Du côté de l’hôpital Dr A. G. Jeetoo, certains employés affirment que rien n’a réellement changé. « Avec le nombre d’accès qu’il y a, il est difficile de tout contrôler. Certains membres du public peuvent toujours circuler dans les salles en dehors des heures de visite », explique un employé. Une autre source souligne la nécessité d’un contrôle plus strict, notamment dans les salles réservées aux femmes, afin de prévenir tout incident.

Protection fragile

Si la sécurité physique reste une préoccupation majeure, la violence verbale est également en hausse. Selon plusieurs employés, les insultes et menaces font désormais partie du quotidien. Une « Notice » rappelant la Public Officers Protection Act, installée depuis 2015 dans les diverses centres de santé, est censée dissuader les actes de violence, mais elle passe « inaperçue ». « Le libellé est trop long et dans une langue inappropriée. On aurait dû la rédiger dans un langage simple et accessible », estime un membre du personnel.
Autre point soulevé : l’intervention tardive des forces de l’ordre. « Le temps que la police arrive, les auteurs des violences ont déjà quitté les lieux », fait remarquer une employée. Dans certains cas, même les policiers peuvent être pris à partie. Elle déplore également que certaines personnes arrivent à l’hôpital avec une attitude hostile envers le personnel, ce qui alimente les tensions.

Dialogue attendu 

Le Dr Vinesh Sewsurn, président de la Medical & Health Officers Association (MHOA), regrette, pour sa part, le manque de communication avec les autorités. « Nous avons demandé à rencontrer les cadres du ministère de la Santé pour discuter, entre autres, de la sécurité du personnel, mais nous attendons toujours », confie-t-il. Pour lui, un dialogue constructif est essentiel pour avancer et instaurer des mesures concrètes.

Ce que réclame aujourd’hui le personnel hospitalier, c’est une condamnation publique des actes de violence. Selon eux, il est essentiel que la population prenne conscience que ces comportements ne sont ni acceptables ni tolérés. Car au-delà des discours et des mesures ponctuelles, c’est une culture du respect et de la non-violence qui doit être instaurée pour garantir un environnement de travail sécurisé et un meilleur service aux patients.

 

 

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