
Motus et bouche cousue. Sollicitée pour une réaction, Me Shamila Sonah-Ori, avouée réputée proche de l’ancien Premier ministre Pravind Jugnauth, a décliné toute déclaration. Et ce, alors que son nom se retrouve au cœur d’une vive polémique.
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Lors du Prime Minister’s Question Time, le 29 juillet, le chef du gouvernement, Navin Ramgoolam, a révélé que l’État avait versé à Me Sonah-Ori un total de Rs 84,7 millions entre 2015 et 2024. Ce montant se décompose comme suit : Rs 82,7 millions d’honoraires et d’allocations pour divers services juridiques, ainsi que Rs 2,027 millions provenant de la Financial Crimes Commission (FCC).
Dans les milieux juridiques, ces révélations font grincer des dents. Une source haut placée dans le secteur s’interroge sur l’opacité de cette situation : « Il s’agit de fonds publics. L’attribution de mandats à des auxiliaires de justice, surtout pour représenter l’État ou des organismes publics, devrait obéir à des règles claires et transparentes. La redevabilité est essentielle. »
Procédure claire et juste
Ce n’est pas seulement le montant qui suscite l’indignation, mais aussi la régularité avec laquelle l’avouée a été désignée pour représenter plusieurs institutions publiques. « Tout le monde savait qu’elle était proche - voire très proche - du couple Jugnauth. Mais pourquoi était-ce systématiquement elle ? Pourquoi n’y a-t-il jamais eu d’appel d’offres ? », glisse une autre source du milieu. Pour un juriste interrogé, cette affaire a justement poussé l’actuel Attorney General à revoir les pratiques. Désormais, ce sont les avoués du bureau de l’AG qui seraient appelés à représenter les corps paraétatiques, et non plus des professionnels du privé. « L’argent public n’est pas de l’argent facile. On ne peut pas dire « mo finn met li la, ki pou dir ? « comme si cela allait de soi. Il faut une procédure claire, juste, et encadrée. »

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