Jevin est marié et père d’un enfant de trois ans. Il a définitivement quitté la maison depuis peu, car il n’en peut plus d’être battu. Depuis, sa femme l’empêche de voir leur fils.
« Mon épouse m’a frappé à plusieurs reprises. Pour me punir de mon départ de la maison, elle m'empêche de voir mon enfant », clame Jevin, 31 ans. Cela fait dix mois depuis que ce dernier a quitté le toit conjugal en raison des violentes disputes avec son épouse.
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Il est vrai qu’ en ce moment on parle beaucoup de violence domestique. Il est vrai aussi que le nombre de femmes battues est en hausse et que les hommes font moins face à cette forme de violence. Mais militer pour les droits des femmes ne veut pas pour autant dire piétiner ceux des hommes. Ils ne méritent pas non plus d’être victimes de violence. C’est pour cela qu’il est tout aussi important de faire entendre la voix de ces hommes qui sont concernés…
Darmen Appadoo, le président de SOS Papas, a décidé de venir de l’avant pour en parler. « C’est difficile pour un homme de faire le premier pas. Je pense que Jevin ne serait jamais venu parler de sa situation s’il pouvait voir son enfant. Il a quitté sa maison, mais il continue à subir une violence émotionnelle et psychologique du fait qu’on le tienne éloigné de son fils. »
« ELLE ME PROVOQUE… »
Jevin est marié et père d’un enfant de trois ans. Il est messenger dans une compagnie de la capitale. Il explique avoir eu des problèmes avec son épouse à plusieurs reprises. « À chaque fois qu’on se dispute, elle commence à hurler, elle me provoque en disant ‘si to enn vre zom, bat mwa !’ Quand je lui tourne le dos, elle s’énerve. Plusieurs fois pour calmer les choses, je suis sorti prendre l’air, mais lorsque je rentre, la porte est verrouillée. Auparavant, j’allais dormir chez ma mère. Lorsqu'on se réconcilie, elle m’accuse d’être allé chez une autre femme. Donc à trois reprises, j’ai passé la nuit sur le seuil de la porte sous la véranda. »
Jevin assure n’avoir jamais frappé sa femme. « J’ai grandi dans une famille stable où mon père a toujours respecté ma mère et jamais je ne lèverai la main sur une femme. Le problème vient de ma femme, lorsqu'elle est énervée, elle en vient aux mains. Parfois quand j’essaie de m’en aller, elle ferme la porte, elle me balance des ustensiles de cuisine, elle me griffe, elle me mord, elle me frappe. Quand je l’en empêche, elle crie et appelle au secours pour attirer les voisins. »
Ses colères et ses coups
La dernière fois, les voisins ont appelé la police. Pour éviter des ennuis, Jevin a décidé de retourner définitivement chez ses parents. Cependant, sa femme lui fait du chantage pour qu’il revienne… « J’ai souvent déserté la maison. À chaque fois, elle m’a demandé de rentrer, mais elle recommençait avec ses colères et ses coups. Je ne veux plus retourner chez moi. Mes parents ont peur, car je risque de me retrouver un jour en prison à cause de ses dires… Ainsi, je préfère être loin. »
Depuis la dernière séparation, Jevin ne voit pas son enfant. « Je pensais qu’à ce niveau, on aurait pu s’entendre mais malheureusement non ! Elle ne me laisse pas m’approcher de mon fils. Elle a consigné des dépositions contre moi pour maltraitance envers mon enfant. À l’école, elle a dit que j’étais violent et que je ne devais pas m’approcher de mon enfant sinon elle appellerait la police. Maintenant, elle veut une bataille en cour. Dans sa pétition, elle avance que je suis un homme violent et que l’enfant serait en danger avec moi. Elle n’est même pas d’accord pour une visite de deux heures tous les 15 jours. C’est injuste ! »
Égalité pour hommes et femmes
Darmen Appadoo estime qu’il faut revoir la loi. « On ne peut continuer à donner la garde d’un enfant de moins de 5 ans uniquement à la mère. Si on veut parler d’égalité, il faut que les choses soient justes pour les hommes comme pour les femmes. Je suis contre la violence envers les femmes, je ne cautionnerai pas un homme qui bat sa femme, mais il faut que de l’autre côté, l’homme ne soit pas pénalisé juste parce qu’il y a des lois qui protègent les femmes. Je vais aider Jevin à trouver un homme de loi pour s’en sortir. »
En attendant, Jevin confie : « C’est très dur d’être séparé de mon fils. C’est vraiment dommage que les enfants paient pour les fautes de leurs parents. Si ma femme et moi ne pouvons pas nous entendre, cela ne veut pas dire que nous n’aimons plus notre enfant. Elle n’a pas le droit de me priver du bonheur d’être père. Dix mois sans voir mon fils, c’est beaucoup ! À cet âge, je me demande si l’enfant se rappelle toujours de moi. Me laissera-t-il l’approcher ? Voudra-t-il me voir ? Lorsque toute cette affaire sera finie, mon enfant ne m’aura-t-il pas complètement oublié ? »
Jevin espère que son épouse revienne à de meilleurs sentiments. Pour le moment, il s’accroche à des souvenirs, photos, vidéos et surtout à la petite voix de son fils qui l’appelle Papa…
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