Hommage : les Chagossiens pleurent Fernand Mandarin

Fernand Mandarin s’en est allé jeudi. Il est décédé à l’âge de 73 ans.

Ardent défenseur de la cause chagossienne, il a été de tous les combats aux côtés des exilés des Chagos.

Fernand Mandarin était l’un des symboles de la lutte du peuple chagossien pour le droit de retour dans l’archipel. Pour les 482 Chagossiens natifs des îles Diego-Garcia, Peros Banhos, Salomon et autres, Fernand Mandarin était un homme qui n’a jamais jeté les armes durant sa longue lutte. Combat que mène également Olivier Bancoult, leader du Chagos Refugees Group.

C’est en 1966, à l’âge de 23 ans, que Fernand Mandarin foule le sol mauricien. Quarante ans après, il sera du grand voyage à bord du Mauritius Trochetia, en mars 2006, pour revoir son île natale. « La terre mo mama, mo papa ek tou mo bann arrières… », a-t-il dit au moment de se recueillir devant la tombe de ses proches disparus.

En juin dernier, il a publié Retour aux Chagos. Une œuvre à la fois historique et biographique retraçant l’histoire des îles Chagos et une partie de sa vie. La réalisation de l’ouvrage porte l’empreinte du conservateur du Blue Penny Museum, Emmanuel Richon.

La lutte continue

« Fernand Mandarin ne reculait jamais devant l’effort. Il est de ceux qui trouvaient toujours des solutions à toutes les épreuves. Sa disparition subite se fait ressentir au sein du peuple chagossien, qui est en deuil », avoue Olivier Bancoult, qui souligne que sa dernière rencontre avec Fernand Mandarin remonte à la semaine dernière.

« Malgré la disparition de Fernand Mandarin, la lutte des Chagossiens doit continuer. Nous devons mener notre combat légal et, par la même occasion, accentuer nos campagnes de sensibilisation de l’opinion internationale sur le dossier Chagos », souligne Olivier Bancoult.

Fernand Mandarin, affectueusement appelé Ton Fernand ou Ton, rejoint Aurélie Marie-Lisette Talate. Une femme courage d’origine chagossienne décédée en 2012, ainsi que les autres natifs disparus qui ne verront jamais l’aboutissement de leur lutte…