Vicky Carella Henry avait expliqué aux enquêteurs qu’elle était au volant de la BMW immatriculée T1219 qui avait fauché James Stéphano André dans la nuit du 2 au 3 avril 2016 à Bois-Marchand et non son époux, l’ex-PPS Thierry Henry. Or, ce dernier a déclaré à la police que son épouse a agi par amour et qu’il ne lui a jamais demandé d’assumer la responsabilité de cet accident.
L’ancien Permanent Parliamentary Secretary (PPS) Joseph Hugo Thierry Henry répond de cinq accusations devant la cour intermédiaire : homicide involontaire par imprudence, conduite en état d’ivresse, entrave à une enquête policière, refus de se soumettre à un alcootest et de remettre un échantillon de son sang pour analyse.
Thierry Henry plaide non coupable et il est défendu par Me Hervé Duval. La poursuite est représentée par Me Abdool Raheem Tajoodeen.
L’audience du mardi 26 juin 2018, présidée par le magistrat Sacheen Boodhoo, était marquée par le témoignage de sept témoins. L’inspecteur Mootia, l’enquêteur principal dans cette affaire, avait consigné la déposition de Thierry Henry. Ce dernier est revenu sur les événements survenus dans la nuit du 2 au 3 avril 2016.
Thierry Henry déclare qu’il était au volant de sa voiture de fonction. Son épouse et des proches se trouvaient aussi dans la voiture. Venant de Pointe-aux-Sables, il se dirigeait vers l’Aventure du Sucre à Beau-Plan. Thierry Henry affirme qu’il roulait à 90 km/h sur l’autoroute. Arrivé près de la passerelle de Bois-Marchand, il a vu un homme au milieu de la voie droite.
« J’ai freiné et bifurqué à gauche pour l’éviter, en vain. Ma voiture l’a renversé», indique l’ex-PPS. Il est descendu de sa voiture pour un constat. En voyant une personne inconsciente, il dit avoir été sous le choc. Il entendit sa femme en train de parler à la police et sa sœur qui appelait une ambulance.
« J’étais en état de choc. Mon épouse a pris l’initiative pour dire que c’était elle qui conduisait, je n’ai eu aucune réaction à ce moment-là. Je me suis laissé emporter par les événements», raconte l’ex-PPS.
Alcootest
Alors qu’ils se trouvaient toujours sur les lieux, une foule hostile s’est amassée. La police a escorté le prévenu et sa famille jusqu’au poste de police de Terre-Rouge.
Thierry Henry dit ne pas se rappeler si la police lui a demandé de se soumettre à un alcootest ni s’il devait remettre un échantillon de son sang et de son urine.
Son épouse Vicky a été placée en état d’arrestation. Cependant, elle ne se sentait pas bien et s’est rendue dans une clinique privée pour des soins. Thierry Henry souligne que ce n’est que dans la matinée du 3 avril 2016, quand il a vu l’état de son épouse à la clinique qu’il a repris ses esprits et a décidé de prendre ses responsabilités.
« Je suis désolé pour ce qui s’est passé. C’est un accident que je n’ai pu éviter. À aucun moment je n’ai demandé à mon épouse d’assumer la responsabilité. Mon épouse a agi par amour. Je ne m’attendais pas à ce qu’une personne traverse l’autoroute, vu qu’il y a une passerelle. Je ne l’ai pas aperçu, vu la façon dont il était habillé», a déclaré Thierry Henry.
Le caporal Nuthoo est celui qui avait la responsabilité d’effectuer l’alcootest sur le prévenu. Le témoin a déclaré qu’avant de faire l’exercice, il avait demandé à Thierry Henry s’il était au volant de la voiture. Or, ce dernier a répondu que c’était sa femme qui conduisait.
Le témoin a ajouté qu’une odeur d’alcool se dégageait du prévenu quand il lui parlait. Il a ajouté que l’ex-PPS a maintenu qu’il ne se soumettra pas à cet exercice. Quand il lui a informé de l’accusation de conduite en état d’ivresse qui pourrait être retenue contre lui, Thierry Henry a répliqué de nouveau : « C’est ma femme qui conduisait ».
Le surintendant de police Gunga, qui a supervisé l’enquête dans cette affaire, a soutenu qu’au poste de police de Terre-Rouge, Vicky Henry s’était volontairement présentée comme étant celle qui était au volant de la BMW. Le surintendant Gunga dit avoir ensuite reçu des informations que c’était Thierry Henry qui était au volant et non son épouse. Quand il s’est approché de l’ex-PPS, ce dernier sentait l’alcool, dit-il. Il a ainsi donné des instructions pour qu’un alcootest soit effectué.
Interrogé sur la provenance de l’information qu’il aurait eue, le policier a expliqué qu’il ne pourra pas révéler l’identité de son informateur. La défense a demandé que la poursuite prenne position sur le privilège réclamé par le surintendant Gunga. Me Abdool Raheem Tajoodeen fera connaître sa décision le 7 septembre 2018.
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