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À Hollyrood : Seela ou l’amour du bovin

Seela

Il y a celles qui roupillent jusqu’au lever du soleil, d’autres qui font la grasse matinée et qui prennent le ptit-dej au lit. Mais, nombreuses sont les femmes bien de chez nous qui ne connaissent pas ce plaisir, car avant même les premières lueurs du jour, les voilà au boulot. C’est le cas de Seela, éleveuse de vaches à lait.

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4 heures, il ne fait pas encore jour, mais Seela Ramparsad est déjà sur pied. Pas de grasse matinée pour cette femme de 62 ans. Ses journées commencent avant l’aube. Elle doit s’occuper de ses vaches qu’elle considère comme des membres de sa famille. Elle a deux vaches laitières et un veau.

Cette femme laboureur fait plus que son âge, elle a le visage ridée par une vie de dur labeur. En la regardant, on voit que c'est une femme physiquement très forte malgré l’âge. Elle n’a pas connu une vie de tout repos. Née dans une famille modeste, elle a connu la misère, la faim et les peines de la pauvreté, mais aussi les joies de nourrir et prendre soin des animaux. Un amour pour les bovins qui lui a été transmis par sa mère dès sa tendre enfance.

Elle se mariera, mais se séparera de son époux violent. Dès lors, seule, elle se battra pour survivre. Elle cumulera des petits boulots pour joindre les deux bouts. « Mo ti extra kontan swagn zanimo. Monn reysi aste enn vass. Mo extra kontan okip li kouma mo zanfan mem lerla avek letan monn gayn lot », dit-elle en regardant sa vache laitière de deux ans. 

Rs 50 le litre

Elle doit se résoudre à vendre ses vaches, avec le cœur lourd, quelques fois, car cela coûte beaucoup pour les entretenir. Les visites régulières du vétérinaire et les vaccins sont chers. « Enn vass an bonn sante donn meyer dile », explique cette dernière.

Tous les jours, cette habitante de Hollyrood à Vacoas doit se lever tôt pour traire ses vaches. Dès qu’elle met les pieds dans l’étable, les bovins aiment sa présence et « mo tir zot dile mo met dan boutey mo garde », explique-t-elle. « Mo donn zot bien manze. »

Ensuite, fourche à la main, bottes aux pieds et chapeau sur la tête, elle s’en va travailler. Elle coupera aussi de l’herbe pour nourrir ses animaux. Qu’elle entassera pour plus tard. 

Il est environ dix heures, elle se prépare. Elle va vendre ses bouteilles de lait frais à Candos. « Parfois, cela se vend bien, parfois pas ». Elle vend la bouteille d’un litre de lait à Rs 50. « Avant, les gens buvaient du lait de vache, car le lait en poudre était cher, mais maintenant le lait en poudre envahit les étagères des maisons, car il se conserve mieux », note-t-elle.

Elle est consciente des dépenses encourues pour élever ses animaux, du sacrifice qu’elle doit faire tous les jours sans pour autant couvrir les frais souvent. Mais elle le fait par amour pour ses vaches.

 

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