Après 210 ans de bons et loyaux services, l’hippodrome du Champ de Mars se prépare pour un départ à la retraite. Certes, rien n’indique que ce sera pour tout de suite. Toutefois, valeur du jour, le gouvernement est bien décidé à sortir de terre un hippodrome moderne à statut international à Côte d’Or et ranger celui de la capitale au placard.
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Une chose est sûre, ce projet prendra du temps pour être concrétisé. En effet, si le Côte d’Or International Racecourse and Entertainment Complex Ltd, une nouvelle compagnie d’État, a vu le jour le 29 avril dernier, plus de deux ans seront nécessaires pour rendre l’hippodrome opérationnel. De plus, aucun terrain précis n’a été identifié. Par contre, au niveau de ceux qui sont aux manettes, l’on confie que « deux ou trois sites pourraient faire office d’hippodrome ».
Terrain de Lee Shim repris en 2014
Le projet que s’est vu confier cette nouvelle compagnie d’État est de non seulement construire un hippodrome aux normes internationales, « comme à Dubaï ou Hong Kong », mais elle devra aussi y adjoindre un complexe de loisirs. L’objectif est de faire des nouvelles infrastructures une référence dans son domaine au niveau régional. La réalisation de l’ensemble du projet prendra trois ou quatre ans et se ferait en différentes phases, dont la première étant l’hippodrome. « Pour le moment, une compagnie a seulement été créée. Absolument tout reste à faire », indique-t-on au niveau du gouvernement.
Seule certitude, du moins à l’heure actuelle, c’est que le gouvernement n’a pas l’intention d’y injecter de l’argent. Plusieurs formules sont possibles. Parmi, un partenariat public-privé où le gouvernement mettrait le terrain à disposition d’un promoteur qui devra s’occuper du reste. En revanche, à savoir si ce promoteur sera aussi l’organisateur des courses, c’est une autre paire de manches.
Qu’en est-il du terrain de 139 arpents situé à Côte-d’Or de Jean-Michel Lee Shim, homme d’affaires, propriétaire de chevaux et bookmaker ? Il lui avait été réservé en 2012, puis repris en 2014. Ce terrain est-il concerné dans cette affaire ? À cette époque, Jean-Michel Lee Shim avait créé la compagnie, Gold Coast Equestrian Ltd qui devait être un centre d’entrainement de luxe, selon les uns, et un hippodrome pour les autres. Au gouvernement, on nie cette information avec véhémence et souligne : « Oui, il avait eu une lettre d’intention à l’époque, mais son projet n’avait pas abouti. Le terrain a été repris. D’ailleurs, il poursuit toujours la State Investment Corporation ». Au niveau du board de Landscope (Mauritius) Ltd, compagnie d’État propriétaire de 2 179 arpents à Côte d’Or, l’on confirme que l’homme d’affaires n’a pas de terrain à bail. Par contre, il possède un grand centre d’entrainement sur 47 arpents à Balaclava. Cependant, en son état actuel, il ne peut servir d’hippodrome. Des travaux conséquents, des investissements majeurs ainsi que du temps sont nécessaires avant d’en faire un champ de courses digne de ce nom.
Au final, le seul lieu propice pour organiser les courses pour le moment reste le Champ de Mars. Mais le Mauritius Turf Club n’est pas propriétaire de la piste, il possède en revanche les infrastructures autour de la piste, telles que les loges, les paddocks, etc. Mais, laisse-t-on entendre au ministère du Logement et des terres, « le gouvernement est propriétaire des terres sur lesquelles
ces infrastructures se trouvent, et ça change tout ».
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