Higher School Certificate : chute du taux de réussite en informatique

Les possibilités d’emploi dans le secteur des nouvelles technologies sont prometteuses. Pourtant, lors des derniers examens du cycle secondaire, la performance des collégiens a accusé une baisse drastique.

Étudier l’informatique ouvre plusieurs possibilités. La plupart des métiers demandent d’ailleurs aux candidats des diplômes ou une connaissance dans ce domaine. Toutefois, le taux de réussite lors des dernières épreuves du Higher School Certificate (HSC) ne laisse pas insensible les éducateurs. Les statistiques du Mauritius Examinations Syndicate (MES) indiquent qu’en 2016, le taux de réussite s’élevait à 60,53 % contre 67,5 % en 2013. Comment expliquer une telle chute ?

Geeta Seevlall, qui travaille au New Educational College, enseigne l’informatique depuis 18 ans. Elle estime que cette matière a encore de beaux jours devant elle. « L’informatique est à la base de tout métier aujourd’hui. C’est pour cette raison que je continuerai à encourager les élèves à la choisir », fait-elle observer.

Toutefois, elle remarque que beaucoup d’élèves sont découragés et ont du mal à assimiler certains concepts. « Pour réussir en informatique, il faut faire preuve de beaucoup de logique. Nous sommes conscients que plusieurs élèves ayant obtenu des résultats moyens ont du mal à s’en sortir », indique-t-elle.

Commentant le taux de réussite de ces dernières années, Geeta Seevlall précise que le programme a changé au fil des années. « La difficulté se trouve au niveau de l’aspect pratique. Les candidats doivent maintenant faire du programming, alors qu’avant, ils avaient des projets à rendre. C’est difficile pour des élèves de cet âge de réussir brillamment à ces épreuves », affirme-t-elle.

En tant qu’enseignante, déclare Geeta Sevlall, son devoir est d’encourager les élèves à donner le meilleur d’eux-mêmes afin qu’ils puissent progresser. Ainsi, pour les motiver, elle soutient qu’il faut changer d’approche.

Programme trop chargé

Pour leur part, les élèves soutiennent que l’informatique est une matière attrayante mais difficile. Kylian, élève d’un collège de la capitale, confie qu’il a parfois du mal à comprendre ce qui est demandé lors des examens. « Lorsque j’ai choisi de prendre l’informatique en HSC, je ne m’attendais pas à avoir un programme aussi chargé. Maintenant, qu’on y est, il faut travailler et c’est dur », raconte-t-il.

Même son de cloche chez élodie. Candidate privée, elle précise que si elle avait le choix, elle changerait de matière. « J’ai choisi l’informatique à cause des perspectives d’emploi mais j’avoue que c’est difficile. C’est surtout les programmes à faire qui sont compliqués. De plus, les termes utilisés n’aident pas à la compréhension », explique-t-elle.

Performance des collégiens au HSC

Ken Arian, de l’otam : « Des compétences et des aptitudes doivent être développées »

Ken Arian, vice-président de l’Outsourcing and Telecommunications Association of Mauritius, insiste sur l’importance d’étudier l’informatique.

Quels sont les métiers qui sont liés à l’étude de l’informatique ?
Nous devrions parler des métiers de l’information et du numérique plutôt que de l’informatique car le secteur est très vaste et comprend une série de sous-secteurs. Pour ne citer que quelques-uns : la télécommunication, le hardware, le software, le coding software, le Web, le mobile, le BPO, ainsi que des créneaux plus récents comme le marketing numérique, le Big Data, Analytics, etc. Dans chaque secteur et sous-secteur, nous avons des métiers propres comme des développeurs front end back end, open source, Microsoft, etc., mais aussi des métiers qui sont en demande dans tous les secteurs de l’économie comme des ingénieurs informatiques qui s’occupent de la gestion du parc informatique dans chaque entreprise. Il y a également de plus en plus de demandes pour des experts en réseaux.

Est-ce que les métiers liés à l’étude de l’informatique sont toujours d’actualité ?
Les métiers sont encore plus d’actualité avec la révolution numérique qui est en marche, c’est-à-dire la numérisation de l’économie. La demande pour ces métiers est croissante.

Quelles sont les mesures qui doivent être prises pour encourager les jeunes à étudier l’informatique ?
L’économie numérique demande une toute nouvelle série de compétences et d’aptitudes qui doivent être développées chez les jeunes. Il faudrait mettre plus d’accent sur l’avenir et les perspectives d’emploi. Au niveau de l’Outsourcing and Telecommunications Association of Mauritius, nous comptons travailler de concert avec les ministères de la Technologie et de l’Éducation pour apporter une nouvelle perspective aux jeunes.

Il y a une transversalité du numérique dans tous les secteurs, du manufacturing aux services financiers, et même au niveau de l’agriculture.