Héroïne valant Rs 600 M saisie à La Réunion : les Mauriciens trouvés coupables devront aussi s’acquitter d’une amende de Rs 69,7 millions

Ils ne sont pas au bout de leurs peines. Les skippers Mike Brasse et Royce Capdor et le mécanicien Osman Kamil Mohamed, dit Azal, condamnés lundi à huit, quatre et trois ans d’emprisonnement respectivement par le tribunal de Grande instance de Saint-Denis pour trafic de drogue, devront aussi s’acquitter d’une amende de 1,7 million d’euros, soit l’équivalent de Rs 69,7 millions, auprès des services de douane de La Réunion. Leurs complices réunionnais, Corine Clain et son fils Kevin Zettor sont aussi appelés à régler cette amende solidairement.

Toute ce petit monde avait été intercepté dans la nuit du 10 au 11 novembre 2016 au port de Sainte-Rose avec 42,2 kilos d’héroïne quasiment pure et 6,2 kilos de gandia qui peuvent être écoulés à plus de Rs 600 millions sur le marché local. Corine Clain est la maîtresse de Mike Brasse et elle a fourni des détails sur le trafic dans lequel elle était engagée, en 2016, en compagnie d’autres Mauriciens, notamment l’éleveur de porcs Jean-Noël André et son frère Arnaud.

Jean-Noël André a été arrêté par l’Independent Commission Against Corruption (Icac) peu après la saisie à La Réunion. Il a été cueilli à Rodrigues où il se terrait à la suite de son implication dans l’achat par Mike Brasse d’une vedette rapide coûtant Rs 2,4 millions auprès d’un hôtel. Le nom de ce suspect a aussi été cité par Parvin Appadoo, ancien directeur de Monte Games arrêté par l’Icac dans le cadre de cette affaire citée devant la Commission d’enquête sur la drogue.

Corine Clain a aussi avoué avoir stocké la drogue que Mike Brasse ramenait de Madagascar lorsque son embarcation est tombée en panne au large de La Réunion le 23 octobre 2016. Mike Brasse avait ensuite pris l’avion pour Maurice et il était revenu avec Capdor et Mohamed sur le Sweet Love Mama pour rapatrier la drogue à Maurice.

Dans le cadre de cette enquête, la justice réunionnaise souligne que « les autorités mauriciennes n'ont pour leur part effectué aucune démarche officielle de coopération internationale.» L’Anti-Drug and Smuggling Unit a privilégié le « wait and see » et ce n’est que maintenant qu’elle caresse l’idée d’ouvrir une enquête sur l’identité des différentes personnes citées dans cette affaire, notamment Toto qui est présenté comme le cerveau du trafic de drogue entre Madagascar et Maurice. Ce dernier ne serait autre que Wesley Badhoodheenkan.