Actualités

Heritage City: le montage financier expliqué

Un projet à Rs 29 milliards. Des ministères quittant la capitale historique pour émigrer vers les hauts. Des interrogations sur les séquelles pour le pays. Le ministre des Services financiers se veut être rassurant. [[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"13154","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-21649","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1280","height":"738","alt":"Heritage City"}}]] «Nous n’avons pas les mains liés. Bien sûr que le financement est assuré. Mais nous choisirons un portfolio d’investisseurs (…) qui nous offre le meilleur deal », affirme Roshi Bhadain, ministre des Services financiers, qui chapeaute le projet d’Heritage City. Il a précisé, dans la foulée, que l’état n’utilisera pas l’argent du contribuable pour ce projet. Heritage City s’étendra sur 336 arpents, presque en face de la cybercité d’ébène. Apres sa réalisation, les bureaux accueilleront six ministères, le Prime Minister’s Office et l’Assemblée nationale. Depuis l’annonce du projet, sous sa forme actuelle, les critiques se sont enchaînées sur les sources de financement, la nécessité de transférer ces entités précitées sans oublier les dommages collatéraux pour Port-Louis, capitale administrative de Maurice. Le ministre des Services financiers est intervenu sur les ondes de Radio Plus lundi, lors du Grand Journal animé par Nawaz Noorbux et Jugdish Joypaul. Roshi Bhadain a apporté des éléments d’informations pour démontrer que le montage financier, la rentabilité du projet dans le long terme et le nouvel environnement de travail représentent un bond en avant vers la modernisation de l’administration publique.

Actions privilégiées

Le coût d’abord : 800 millions de dollars. L’engagement financier de l’état sera à hauteur de 375 millions de dollars (Rs 13,5 milliards) pour les bureaux précités. La levée de fonds se fera à travers l’émission des actions par Heritage City Company Limited (HCCL), une société au sein de laquelle l’état sera actionnaire. Ces actions privilégiées (Redeemable Preference Shares) seront assorties d’un taux d’intérêts de 6 %. L’entrée d’argent venant de la location de bureaux aux ministères, de la réalisation des projets résidentiels, fonciers  et commerciaux permettra à l’état d’alléger le fardeau financier du projet. Aujourd’hui, les ministères logés à ébène - Services financiers, Logement et Finances, par exemple - versent le montant de la location aux propriétaires des bâtiments. L’argent quitte donc les caisses de l’état. « Dans le cas d’Heritage City, l’argent restera entre le mains du gouvernement, dans (les caisses) de HCCL. Avec cet argent, HCCL rachètera les actions émises aux sociétés de financement, remboursant la dette pour la construction des blocs gouvernementaux. Dans 15 ans, quand la HCCL aura racheté toute la dette, l’ensemble sera la propriété franche du gouvernement », a fait ressortir Roshi Bhadain. « À partir de là, pour toute la durée de vie de ces bâtiments, le gouvernement ne paiera aucune location. Toute sera gratuit. » Et le financement ? Le ministre des Services financiers a balayé d’un revers de main les propos à l’effet que c’est uniquement l’Arabie Saoudite qui sera le bailleur de fonds pour Heritage City. « C’est une fausseté », a-t-il dit. Selon Roshi Bhadain, il n’y a aucun problème pour solliciter le soutien d’une institution financière de l’Arabie Saoudite. C’est un mode de financement comme tout autre. Le prêteur recupérera son argent avec les intérêts. En parallèle, on retrouvera des banques mauriciennes et d’autres institutions financières locales et internationales intéressées par la formule d’actions privilégiées avec un rendement de 6 % l’an. Il a également fait mention de ces fonds passant par Maurice pour investir dans des projets de développement ailleurs, qui pourraient aussi participer dans le projet. Heritage City, a-t-il indiqué, ne peut être comparé à un projet de Smart City. « It is smarter. » Le concept est différent. Cela engage l’état et les bâtiments sont destinés à l’administration des affaires publiques. Un Smart City est davantage à vocation immobilière rentable.

Bureaux intelligents

Est-ce nécessaire de délocaliser ? Sur cet aspect, le ministre des Services financiers a mis l’accent sur la vétusté des blocs administratifs existants tels que l’Emmanuel Anquetil Building et le bâtiment du National Pensions Fund. Il y existe un manque d’espace, des classeurs se retrouvant dans des couloirs. À Heritage City, ce sont des bureaux intelligents, communiquant entre eux, qui s’y dresseront. L’environnement moderne, dans un cadre bien défini du point de vue architectural, sera plus propice pour attirer et inciter les jeunes diplômés à se joindre à la fonction publique. Tel sera le cas sur les 20/25 prochaines années. Qui plus est, les blocs résidentiels, que ce soit des appartements ou maisons avec piscine, seront disponibles à un meilleur prix que celui en cours dans le pays. Et Port-Louis, la capitale historique, serait-elle alors une ville morte ? « Il n’y a pas lieu de créer une psychose », a martelé Roshi Bhadain. Il n’y aura que six ministères, le PMO et le Parlement qui bougeront vers Heritage City. Et non pas la Cour suprême. Les ministères seront ceux ayant une connexion importante avec le Bureau du Premier ministre tels que les Finances, les Services financiers ou le State Law Office. « Port-Louis ne sera pas une ville fantôme. »
Publicité
Related Article
 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !