La situation est inquiétante. 303 nouveaux cas d’hépatite C ont été détectés sur 471 injecteurs de drogue de janvier à août 2018. L’ONG Pils déplore un manque de prise en charge et d’équipements de génotypage et de charge virale dans le service de santé public.
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« Chiffre inquiétant, car valeur du jour, ces personnes ne savent pas vers qui se tourner. Il n’existe pas un protocole de soin », déplore Nudhur Bundhoo, chargée de plaidoyer chez Pils. Pooven Venkatasamy, infirmier auprès de la même ONG, abonde dans le même sens. « Les personnes souffrant d’hépatite C ne sont souvent pas au courant de leur maladie ni de sa gravité », précise-t-il. Les personnes diagnostiquées vont bénéficier de l’encadrement de Pils. L’objectif est de minimiser le risque d’infection à travers l’usage d’une seringue souillée ou par voie sexuelle.
Les données compilées seront soumises au ministère de la Santé, fait ressortir Pooven Venkatasamy.
Nudhur Bundhoo espère que les choses vont bientôt changer. D’abord, il y aura un budget adéquat pour la prise en charge des patients et pour des équipements pour le génotypage et le test de la charge virale des patients.
En l’absence d’appareil de génotypage et de test de la charge virale dans le service public, l’ONG Ailes a sollicité un laboratoire privé afin que ses bénéficiaires puissent profiter des médicaments du service public dans leur traitement. C’est ce qu’explique Brigitte Michel, la coordonnatrice cette ONG. « Le traitement existe mais nombreux sont ceux qui ne le savent pas », souligne-t-elle.
Une source à l’hôpital Victoria affirme qu’une centaine de patients ont été traités dans cet établissement. « Une fois qu’un patient est testé positif, il est référé à l’hôpital Victoria pour des examens poussés. Le génotypage et le test de charge virale sont effectués en Afrique du Sud », précise notre source.
Un plan de traitement en juin 2019
Un plan de traitement est en gestation en vue de l’élimination de cette maladie d’ici 2030. « On souhaite pouvoir respecter l’échéance de 2030 fixée par l’OMS », a fait ressortir le Dr Sulleman Moreea, consultant en gastroentérologie et hépatologue en Grande-Bretagne. Il est intervenu lors de l’émission Allô docteur sur Radio Plus le mardi 23 octobre. Selon lui, grâce au plan en préparation, Maurice pourra éliminer l’hépatite C d’ici 2025. Et ce, avec le soutien des ONG. Le plan devrait démarrer en juin 2019, a-t-il dit. Les médicaments seront accessibles à moindre frais.
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