Hausse salariale et accord collectif non respecté : malaise aux Casinos de Maurice

Si la direction de la SIC, entité qui gère les Casinos de Maurice, demande aux employés de faire preuve de patience, ces derniers souhaitent toutefois obtenir leur augmentation salariale au plus vite. Les syndicats prévoient une forte mobilisation dans la capitale. Ils brandissent aussi la menace d’une grève de la faim.

Le syndicat des employés des Casinos de Maurice menace de tenir une manifestation dans la capitale. Une grève de la faim n’est pas à écarter non plus. Cette décision fait suite à ce que les syndicalistes qualifient de « non-respect de la révision salariale des quelque 650 employés travaillant dans les trois casinos du pays ». La Federation of Progressive Unions (FPU) a tenu une conférence de presse le jeudi 12 avril, à Port-Louis, pour parler de ce litige. 

Eddy Benoit, secrétaire du Casinos Employees Union (CEU), estime qu’on assiste au même scénario qu’en 2014. Selon lui, la State Investment Corporation (SIC) « fait usage de delaying tactics » en vue de repousser l’augmentation salariale, laquelle aurait dû être appliquée depuis juillet 2017.

« Lors des négociations (NdlR : dans le courant de l’année précédente), le syndicat avait proposé une hausse de 12 %. Nous n’avons rien vu venir. Nous avons dû envoyer des correspondances, un paiement intérimaire de 9 % et les 3 % restants devant être soumis à l’arbitrage. Mais en janvier de cette année, la direction de la SIC nous a informés que les employés ne percevraient que 5 % d’augmentation. »

Cette annonce a attisé la colère des employés des trois casinos du pays. Quatre sit-in ont eu lieu dans le courant de la semaine dernière (devant le Parlement en face du bâtiment d’Air Mauritius et le Casino de Curepipe ; NdlR). Deux représentants syndicaux ont été suspendus de leurs fonctions pour avoir participé à l’événement en brandissant une pancarte portant l’inscription : « SIC voler. » Le Défi Quotidien détient une copie des correspondances faisant état de la suspension des deux syndicalistes.

Épaulés par la FPU, les membres du CEU prévoient une forte mobilisation des employés des casinos dans les artères de la capitale dans les prochains jours. Une grève de la faim des syndicalistes, devant les locaux de la Commission de Conciliation et Médiation, n’est pas à écarter.

Sollicité, Manickchand (Prem) Beejan, Managing Director de la SIC, a demandé au CEU et aux employés d’être patients car la situation dans laquelle se trouvent les casinos ne permet aucune augmentation salariale. Il se dit « ouvert au dialogue » et demande aux  employés de faire preuve de compréhension. « Si dans les trois, voire six prochains mois les casinos deviennent rentables, nous répondront aux attentes des employés. »