Le paiement de la compensation salariale de Rs 400 à chaque employé est une pilule dure à avaler pour les petites et moyennes entreprises. Afin de couvrir ce coût additionnel, ces dernières seront nombreuses à augmenter le prix de leurs produits l’année prochaine.
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Rekha Cowlessur, directrice d’Arvani Ltd, entreprise spécialisée dans la production de chaussettes, est catégorique. « On n’a pas d’autre option que d’augmenter les prix des chaussettes à partir de 2019 », déclare-t-elle. La directrice dit travailler actuellement sur les nouveaux tarifs. Elle ne cache pas son mécontentement concernant la décision du gouvernement d’imposer une compensation salariale de Rs 400. « Ma petite entreprise compte 10 employés. Cela fera un coût additionnel de Rs 4 000 par mois. D’autre part, les prix des matières premières et autres coûts de production ne cessent d’augmenter. Comment vais-je continuer à opérer ? », se demande-t-elle.
Une hausse de 5 à 10 % sur le prix des T-shirts, c’est ce qu’appliquera Maxime Koon, directeur de Le Dauphin et président de la Textile and Apparel Manufacturers Association, d’ici l’année prochaine. « Déjà, nous faisons face à une concurrence féroce avec les grandes entreprises et les vêtements importés. Maintenant, avec ce coût additionnel, on n’a pas d’autre choix que de faire passer le fardeau sur le dos des consommateurs », déplore-t-il. Maya Sewnath, directrice de SSS Furniture abonde dans le même sens. « J’ai 40 employés qui travaillent dans l’entreprise en ce moment. Avec une compensation salariale de Rs 400, je dois débourser Rs 16 000 de plus chaque mois. C’est une somme qui pèsera très lourd sur le coût de production », martèle-t-elle. La directrice prévoit une hausse ne dépassant pas 2 % sur les prix de vente des meubles locaux l’année prochaine.
Des licenciements prévus
Rekha Cowlessur avance que la possibilité de licencier un des employés n’est pas à écarter. « Déjà avec le salaire minimal en vigueur cette année, on est obligé de payer les employés selon la loi. Maintenant, avec une hausse additionnelle l’an prochain, je vais devoir réduire le nombre d’effectifs », dit-elle. Pour sa part, Maxime Koon dit avoir déjà licencié un bon nombre de ses employés depuis l’introduction du salaire minimal. « Auparavant, j’avais une vingtaine d’employés. Aujourd’hui il ne m’en reste que trois. Si je n’avais pas licencié, j’aurais mis la clé sous le paillasson », dit-il. Selon les fabricants locaux, le gouvernement n’aurait pas dû imposer une compensation salariale de Rs 400 ‘across the board’.
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